Au tout début de notre vie à deux, j’avais
réussi à convaincre mon nouveau mari à m’accompagner au marché aux puces qui se
trouvait au sous-sol d’une église à quelques rues de notre petit appartement. J’ai toujours aimé fouiner dans ce genre
d’environnement, les marchés aux puces, les ventes de charité, de garage, vide
grenier, vente-débarras, etc., tout ce qui avait le potentiel d’offrir du
« beau, bon, pas cher ».
Je ne pouvais pas m’imaginer que quelqu’un
puisse ne pas aimer ça. Après tout, on y
trouve toutes sortes d’objets intéressants, commodes, utiles – souvent presque neufs
– à des prix abordables sinon carrément dérisoires! Et puis, cela fait moins mal au cœur si on
décide de s’en défaire – ça n’a presque rien coûté!

Nous venions de nous marier, nous n’avions pas
beaucoup de sous, et même quatre petits dollars risquaient de mettre notre
budget à l’épreuve. Donc, je me suis dit
que je n’avais pas besoin de deux pichets, mais que ce serait certainement très
utile d’en avoir au moins un. Et nous
sommes repartis, portant fièrement notre « nouvelle » acquisition.

Pendant ce temps, il se trouve que je passais
souvent devant cette même église car elle était sur la route que j’empruntais depuis
vingt ans pour aller au travail. Deux
fois par année, je voyais un écriteau érigé devant le bâtiment de cette église,
annonçant ce marché aux puces. Pendant
plusieurs années, je passais devant en pensant à ce pichet, mais les heures
d’ouverture étant presque les mêmes que mes heures de travail, je me raisonnais
en me disant qu’après maintenant 35 ans, il était absolument impossible qu’il y
soit encore.

J’ai dû quitter pour arriver à l’heure au
boulot, déçue mais excitée, incrédule, me disant que ce n’était presque pas
possible, que je devais rêver!
J’ai pris le téléphone, car il me fallait
absolument raconter cette aventure à quelqu’un, et j’ai appelé mon mari.
Connaissant maintenant mieux mon époux, je
savais à présent que ce genre de chose ne l’intéressait pas – et encore moins
quand ça vient d’un « marché de déchets ». À ses yeux, ce ne sont que des trucs de plus pour
encombrer la maison.
Mais, je l’ai appelé quand-même, ne serait-ce
que pour lui faire revivre un beau souvenir de nos premiers jours!
Le travail m’interpellait, donc je me suis mise
à l’ordinateur, heureuse d’entendre enfin la porte s’ouvrir, annonçant mon
premier client de la journée. Relevant
les yeux pour l’accueillir, je vis mon cher et tendre entrer en portant un
paquet.
Aujourd’hui, il y a deux pichets identiques sur
ma table à manger! Et chaque fois que je
les vois, je ressens un petit pincement de tendresse au cœur!
Un petit pincement qui me rappelle que, l’amour
fait pour les autres ce qu’il aimerait qu’on fasse pour lui.
Et aussi, que les attentions spéciales qui sont
prodiguées de manière désintéressée sont certainement une belle petite preuve
d’amour!
Grand-maman Priscille
Awn!!!!! J'ai les larmes aux yeux! C'est touchant!
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