samedi 13 août 2016

Souvenirs d’un camp d’été…






Étrange, ne trouvez-vous pas, comment une parole, un événement, une odeur peut déclencher un souvenir auquel on n’a pas pensé depuis des années?  Une petite tranche du film de notre vie se met à se dérouler dans notre pensée comme si cela s’était passé la veille.

Pour moi, l’élément déclencheur a été un rêve que j’ai fait la nuit dernière, dont je ne me rappelle même pas et qui ne semblait pas avoir de rapport avec le souvenir qui a surgi ce matin sans être sollicité. 

Je me suis revue au camp d’été, vers l’âge de onze ans.  Je me souvenais même de plusieurs personnes et de leurs noms!  C’est à ce camp, pendant les nombreuses randonnées pour aller se baigner au lac, que j’ai appris le petit refrain que je chante toujours avec tous mes petits-enfants lorsque nous allons nous promener : « Dans la troupe, y’a pas d’jambe de bois… » je vous fais grâce de la suite!


Il y avait beaucoup d’activités – comme dans tous les camps d’été mais ce qui a fait surface et m’est apparu ce matin, 
c’est l’image du drapeau que chaque groupe de jeunes devait fabriquer afin de représenter sa cabine. 


Chaque groupe devait choisir un nom qui deviendrait l’emblème à coudre sur ce drapeau ainsi qu’un cri de ralliement.  Pour notre part, nous avions choisi de s’appeler « Les Rouges-gorges ».   


Et lorsque chaque matin, tous alignés devant le directeur du camp qui criait : « Le Rouge-gorge toujours… », nous répondions notre cri de ralliement : « matinal et heureux » !

Je n’étais pas très sportive, et je me souviens avoir passé des heures dans la salle à manger, occupée à dessiner, découper et coudre à la main l’emblème sur notre drapeau. Les autres fillettes étant, pour la plupart, plus jeunes ou plus actives que moi, se sont rapidement découragées et sont parties s’amuser en participant aux autres activités.  


 
 Je pense que la cuisinière m’avait aidé en dénichant une photo d’un oiseau que je croyais être un Rouge-gorge mais qui en réalité s’appelle le Merle d’Amérique.  






En ce temps-là, nous les appelions « Rouges-gorges » car nous étions mal informés, ne sachant pas que le vrai Rouge-gorge se trouve seulement en Europe.  



 Un Rouge-gorge familier (Erithacus rubecula), 
photographié au palais des thés du jardin
 de Compans Caffarelli, à Toulouse.
Photographe : Pierre Selim 
Je me souviens avoir peiné à coudre les lettres ainsi que l’oiseau, qui étaient faits d’un tissus dont il me fallait bien tourner les petits rebords afin qu’il ne s’effiloche pas.  Heureusement que les fleurs, l’herbe, le vers de terre et les pattes étaient faits de feutre!  (Nous n’avions évidemment pas de dictionnaire sur place, sinon nous aurions sûrement ajouté un « s » à « rouge » - mais bon…!)

Quand enfin j’ai eu terminé, la cuisinière (dont je ne me souviens malheureusement plus le nom) a cousu une bande de tissus tout autour des drapeaux en y ajoutant deux boucles – et cela à l’aide de sa machine à coudre!

Alors, quand les filles de notre cabine étaient les premières à sortir le matin (ce qui, ironiquement, n’arrivait pas très souvent!), ou si notre cabine était la plus propre, nous avions le plaisir de voir flotter notre drapeau tout en haut du mat!

À la fin des deux semaines de ce camp, on m’a accordé le privilège de garder ce drapeau – ce que j’ai fait, depuis un peu plus de cinquante ans maintenant!

Ah, que de souvenirs….  Mais ce qui m’a étonné le plus, c’est qu’en racontant tout cela à mon cher et tendre ce matin, je me suis soudain rappelé où se trouvait ce fameux drapeau – et je suis allée le trouver directement dans le bon tiroir!

La mémoire!  Quelle merveille! 

Qu’ai-je appris en revivant cette scène tirée de mon passé?  

J’ai appris que j’ai toujours aimé créer, que je suis plus persévérante que je ne le pense, que Dieu m’a doté d’une certaine habileté pour laquelle je suis très reconnaissante.  J’ai aussi compris que lorsqu’on met les enfants devant un défi, ils peuvent nous surprendre et être eux-mêmes surpris de ce qu’ils peuvent accomplir! 


Et puis, de temps à autre, je me sens vieillir en éprouvant des blancs ou des trous de mémoire.  Alors, aujourd’hui, je suis soulagée de voir qu’il m’en reste encore!


Je vous souhaite à tous de revivre vos plus beaux souvenirs!



Grand-maman Priscille

2 commentaires:

  1. Vraiment trop hot! Et oui maman, tu es persévérante et patiente!!! Super beau ce souvenir et drapeau!

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  2. En effet Maman, ta créativité, ta patience et ta persévérance font de toi une personne très inspirante...! Je pense que ce post-là est mon préféré jusqu'à maintenant... Il est personnel, authentique et si bien écrit que j'avais l'impression d'être avec toi dans tes souvenirs. Déjà à 11 ans tu avais beaucoup de talent en couture!

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