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Je vais commencer au tout début au cas où vous ne le sauriez pas! Alors voilà, je suis née à Sherbrooke, au Québec. Dès ma naissance, mes parents m’ont emmenée chaque dimanche à l’église évangélique. Je peux presque dire, comme David : « Dès ma naissance je t’ai été confié… » Psaume 22 : 11 FC
Quand j’avais 6 ans nous avons déménagé dans un des appartements qui se trouvent juste en face d’une église anglophone, Grace Chapel, À peu près en même temps, le pasteur Reynolds avait débuté une église en français qui se réunissait les dimanches après-midi à Grace Chapel. Alors là, on allait le dimanche matin en famille à l’église évangélique en haut de la rue et le dimanche après-midi, ma mère m’envoyait, avec ma sœur Anne, à l’école du dimanche en face de chez nous.
L’été de mes sept ans, deux missionnaires (Mlle Bush and Mlle Courtney) de l’AEE – l’Association pour l’Évangélisation des Enfants – sont venues pendant une semaine pour ce qu’on appelait « l’École de vacances ». Cette semaine-là, ces dames nous racontaient à chaque matin, une partie de l’histoire du « Livre sans paroles » en commençant par la page foncée qui représente comment « le péché est entré dans le monde à cause d’un seul homme, Adam… » Romains 5 : 12 FC et de sa femme, Ève. Tous les jours, ces missionnaires racontaient l’histoire avec une page d’une couleur différente : noir, rouge, blanc, vert, doré.Le vendredi, elles ont terminé la semaine en faisant une grande fête le soir, où les parents étaient aussi invités. Mes parents n’ont pas pu y assister alors ma sœur Anne et moi y sommes allées seules.
Ce soir-là, la dernière histoire était celle de la page dorée, qui parle du ciel. Ahh!! Combien le ciel est beau! – plus jamais de maladies, plus jamais de larmes, plus jamais de nuit, de noirceur, de méchanceté, de péché, mais des rues en or pur, toutes sortes de pierres précieuses de toutes les couleurs, et surtout, que Jésus – qui nous aime tellement qu’il a donné sa vie pour nous – Jésus est là pour toujours! J’avais comme un feu dans mon cœur tant je voulais aller dans ce ciel un jour, mais je savais que je ne pouvais pas y aller.
Tout au long de la semaine, Mlle Bush et Mlle Courtney avaient expliqué que le péché était entré dans le monde et qu’à cause de ça, mon cœur était sale – trop sale pour aller au ciel. « Car tous ont péché et sont privés de la présence glorieuse de Dieu. » Romains 3 : 23 FC Elles nous avaient aussi dit que le Fils parfait de Dieu, Jésus, était venu sur la terre pour prendre la punition que je mérite. Jésus est mort à ma place. Il était sans faute, sans péché. Il ne méritait pas d’être puni, mais il s’est laissé maltraiter pour moi, pour toi. Vois-tu, Jésus a donné sa vie – il a vécu pour nous et il est mort – pour nous. Il a mis un X sur sa vie parfaite au ciel pour vivre une vie d’humain parce qu’il nous aimait trop pour nous laisser périr, séparés de lui et de son Père, Dieu, pour toujours. « Car le salaire du péché c’est la mort mais le don gratuit de Dieu c’est la vie éternelle en Jésus…. » Romains 6 : 23 LS
Cependant, il fallait que je croie cela et que je demande pardon à Dieu d’avoir vécu sans lui. Ce n’est pas parce que nos parents croient en Dieu et en Jésus que nous sommes automatiquement sauvés. Il fallait que je demande moi-même à Jésus de laver mon cœur sale de péchés et de me nettoyer grâce à son sang donné pour moi.
C’est alors que ce soir-là sur l’estrade, une des missionnaires a dit que si quelqu’un voulait prier pour demander à Jésus de le sauver de ses péchés, qu’il pouvait venir vers l’avant et qu’une personne serait là pour prier avec eux. Je voulais vraiment y aller mais j’étais gênée. Heureusement que ma sœur, de 13 mois plus jeune que moi, a dit : « On y va? ». Et on y est allées! Une dame a prié avec moi et une autre était avec ma sœur.
Le lendemain, samedi matin, je me suis réveillée et mon cœur était tellement heureux – débordant de joie! J’aurais voulu tout raconter à ma mère mais quelque chose m’en empêchait. Je me disais que si elle le savait, après ça, chaque fois que je désobéissais ou que j’étais méchante avec mes sœurs et mon frère, elle me dirait : « Ha! Tu dis que tu es chrétienne et tu agis comme ça?! » Ce samedi m’a paru long, et le lendemain, après l’école du dimanche, pendant que ma maman épluchait les pommes de terre, je ne pouvais plus m’arrêter et je lui ai tout raconté!
En passant, ma maman ne m’a jamais, non, jamais fait ce genre de reproche…!
Deux ou trois mois plus tard, nous sommes déménagés pour la septième ou la huitième fois de ma vie, avec notre mère dans une maison d’accueil nommé « Le Flambeau » à Farnham, fondée et dirigée par M. Dirk et Mme Gertrude Vandervalk, (ils avaient une fille nommée Nita – qui a marié le Pasteur Jean-Pierre Stettler – et une fille adoptive nommée Marthe). Nous y étions allés, n’ayant plus les moyens de payer le loyer, en attendant que mon père trouve un appartement et du travail à Montréal. (Ma maman m’a déjà raconté qu’elle avait compté 21 déménagements en-dedans de 17 ans de mariage). En fin de compte, mon père est revenu nous chercher le Jour de l’An (je crois que c’était en 1960) pour nous emmener vivre à Montréal.
Dans ces années-là, je rêvais d’être une princesse – je rêvais de marier un vrai prince – probablement dû à l’instabilité et l’insécurité dans ma vie, car à chaque déménagement je perdais mes amis et je devais rebâtir de nouvelles amitiés; donc, j’étais rêveuse et un peu paresseuse…. Je lisais beaucoup mais surtout mes livres chrétiens préférés que nous avions reçus en cadeau de l’église où nous allions. J’essayais aussi de lire ma Bible, mais je trouvais ça difficile – il faut dire que c’était une version King James – dans la langue de Shakespeare!
J’ai donc grandi en sachant que Dieu m’aime et qu’il avait un plan pour ma vie. Mais malgré cela, je ne m’aimais pas moi-même. Je ne me sentais jamais assez bonne, assez capable, assez belle. En plus, j’ai compris plutôt vite qu’il n’y avait pas assez de princes dans ce monde pour qu’il y en ait un qui me découvre dans mon petit coin perdu…!
Ma vie est devenue un peu plus stable lorsque nous sommes arrivés à Montréal, car malgré le fait que nous avons encore déménagé 5 ou 6 fois, je pouvais quand-même assister à la même école et ainsi garder mes amis. Vers l’âge de 12 – 13 ans, je pensais souvent au suicide jusqu’au jour où j’ai trouvé – ou plutôt, Dieu a trouvé pour moi – une bonne amie chrétienne. Elle était fille de pasteur, alors j’ai commencé à aller à leur église. Nous sommes devenues de « meilleures amies ». C’était exactement ce dont j’avais besoin pour grandir dans ma foi. C’est elle qui m’a expliqué que l’Horoscope n’était pas de Dieu; que les superstitions n’étaient pas de Dieu. C’est avec elle que nous avons décidé de rester pures jusqu’au mariage. Nous avons veillé sur notre témoignage en nous éloignant des tentations du monde et en recherchant et en assistant à toutes les réunions de jeunesse offertes à l’église. On s’impliquait pour enseigner à l’école du dimanche, au groupe des Pionniers (semblable aux Scouts et aux Guides mais à caractère chrétien) et on allait à la réunion de prière tous les mercredis soirs. Nous lisions nos Bibles et à seize ans, j’étais pas mal fière de pouvoir annoncer que j’avais lu ma Bible au complet – en français!
Nous voulions faire comme Jésus, être comme Jésus.
À quinze ans, les choses n’allaient pas mieux à la maison et mon père est parti dans l’ouest. Il aurait voulu qu’on le suive, mais j’étais malade juste à penser de me faire déraciner encore une fois et laisser mes bons amis. Ma mère vivait elle aussi de l’insécurité car il n’y avait rien de prévu là-bas – pas d’appartement, pas de travail – alors nous sommes restés au Québec et il est parti seul.
Donc, ma meilleure amie et moi, nous étions toujours ensemble et je pense que grâce à notre amitié, Dieu a commencé à guérir mes sentiments d’infériorité et mon insécurité. Et, grâce à notre amitié, qui était basée sur notre relation avec Dieu, j’ai vraiment été protégée de toutes sortes de situations destructives (dépression, promiscuité, boisson, drogue, etc.).
Le Seigneur a quand même permis que je fasse partie d’un groupe, « Les Vents Messagers » qui a fait des tournées dans des églises partout au Québec et un peu en Ontario. Ça m’a pris du temps, mais j’ai enfin compris qu’au fond j’aurais détesté la vie d’artiste. Premièrement, je n’aime pas chanter 2 fois le même chant car j’ai l’impression de servir du « réchauffé » aux gens contrairement aux artistes qui refont le même chant de maintes et maintes fois. Puis, n’ayant pas une très bonne santé, je m’épuise vite – chanter dans une nouvelle place tous les 2-3 soirs, c’est une vie dure. J’ai compris les paroles de Jésus : «
Si quelqu’un veut venir avec moi, qu’il cesse de penser à lui-même…. » Luc 9 : 23a FC ou, « qu’il renonce à lui-même » Version LS. J’ai enfin compris qu’au fond je ne me connaissais pas et que Dieu, qui m’avait faite, me connaissait mieux que n’importe-qui. « Je te connaissais avant même de t’avoir formé dans le ventre de ta mère… » Jérémie 1 : 5 FCLe vrai bonheur se trouve dans la vie que le Seigneur a pensée d’avance pour nous, avant même notre naissance. Oh, on peut se sentir heureux en faisant toutes sortes de choses, même toutes sortes de bonnes choses, mais ce ne sera jamais assez, il y aura toujours un vide au fond de notre cœur. Et il n’y a que Jésus qui peut remplir ce vide.
Un verset que j’ai toujours aimé, le Psaume 37 : 4, dit : « Fais de l’Éternel tes délices, et il te donnera ce que ton cœur désire. » J’en suis venue à comprendre que justement, quand c’est l’Éternel que j’aime le plus, mon cœur va désirer ce qu’il a réservé pour moi. Il faut chercher premièrement Dieu, et on va se trouver, trouver qui on est vraiment.C’est à cette époque que j’ai commencé à prier pour mon futur époux (si toutefois le mariage était ce que Dieu voulait pour moi). Je priais que Dieu le garde, qu’il le sauve s’il ne l’était pas déjà, et qu’il l’emmène à être fort spirituellement. Dieu m’a donné votre grand-père et nous sommes mariés depuis déjà bientôt 47 ans!! Nous avons connu des hauts et des bas, comme tout le monde, car il n’y a rien, je répète : rien de parfait sur cette terre. Mais, cela fera partie d’un autre volet de mon histoire que je raconterai à un autre moment!
Un peu plus haut, j’ai dit que je voulais être connue et reconnue – et je le suis! Non pas par les hommes, qui t’acclament aujourd’hui et qui t’oublient demain, mais par le Créateur de l’univers, le Dieu Tout-Puissant, Éternel, le Sauveur, le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs – un Père qui Lui, ne m’oubliera jamais – et cela me suffit! Vous savez, quand je veux me rappeler quelque chose, souvent je l’écris dans ma main. Eh bien, Dieu fait la même chose, mais Lui il le grave dans ses mains et il dit qu’il a gravé mon nom dans sa main – il ne peut pas m’oublier! « …Moi, je ne t’oublie pas : j’ai ton nom gravé sur les paumes de mes mains… » Ésaïe 49 : 15b – 16a FC
Quand j’avais votre âge, j’ai entendu plusieurs témoignages de gens que Dieu avait sauvés de la boisson, la violence, la prostitution, de meurtre et d’autres atrocités, et je me disais « OUAIS! Dieu a vraiment opéré de grands miracles dans la vie de ces personnes! Moi, je n’ai rien de grandiose comme ça à raconter…. Ma vie est ennuyante à comparer à la leur. Je n’ai pas grand-chose à dire, moi.»
Mais, je ne pense plus ça. Non. Vois-tu, ces personnes ont des cicatrices dans leur âme, dans leurs sentiments, dans leur mémoire. C’est comme quand on plante un ou plusieurs clous dans un arbre. L’arbre ne va pas mourir, mais ça le blesse. Puis, quelqu’un peut enlever le clou et l’arbre peut guérir, mais on ne peut enlever le trou fait par le clou. Il y restera toujours la marque, la cicatrice faite par le clou. C’est la même chose par rapport au péché. Le péché laisse des marques, des cicatrices. Moi, je n’ai jamais tué personne, mais j’ai menti, et je peux vous dire que même de « petits » mensonges ont fait des trous qui sont restés marqués dans ma mémoire et reviennent encore aujourd’hui, après des années – ils reviennent me narguer et me faire honte. Nous avons tous des cicatrices et des trous dans notre vie, mais en allant à Jésus, on peut éviter d’en avoir plus par notre propre faute, dû à nos mauvaises décisions. Dieu veut ce qu’il y a de mieux pour chacun de nous. Son plan est le meilleur.
La vie n’est pas facile et elle n’est pas parfaite – elle ne sera jamais parfaite sur cette terre. Sinon, pourquoi aurions-nous besoin de Dieu? Si tout allait toujours bien, on n’aurait pas le goût d’avoir quelque chose de meilleur – comme le ciel! Parfois le Seigneur est obligé de permettre des épreuves dans notre vie car il sait que c’est la seule façon d’attirer notre attention. C’est toujours quand ça va mal qu’on réalise qu’on a besoin de Lui. Et quand on s’accroche à Lui, il fait toujours tourner ce qui va mal en bien. « Nous savons…que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu… ». Romains 8 : 28 LS
Pour Dieu, il n’y a pas de petits péchés ou de gros péchés – le péché, c’est le péché. Toute personne que Dieu sauve a besoin de la mort et de la vie de Jésus, qu’elle ait une vie mouvementée ou une vie ennuyeuse. C’est vrai qu’en sauvant les personnes qui ont un témoignage « époustouflant », Dieu a usé de beaucoup de grâce et de miséricorde pour les sortir de leur misère. Mais savez-vous que ça prend autant de grâce et de miséricorde pour garder et empêcher quelqu’un de vivre dans le péché que de sortir quelqu’un d’une vie de graves péchés? Alors, on peut dire qu’un témoignage ennuyant est aussi glorieux qu’un autre à cause de Jésus et parce que la gloire Lui revient, à Lui.
Finalement, je peux vous dire que je m’étais trompée. Il y avait un prince, spécialement pour moi – un vrai prince avec un magnifique château, tellement riche qu’on ne peut le concevoir – un prince qui vit éternellement et qui m’aime tellement qu’il est mort pour que je puisse vivre… un prince qui est le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs, Jésus est son nom!
Ce témoignage s’arrête vers l’âge de 17 – 18 ans. J’ai maintenant 65 ans, j’ai un mari et 3 enfants et vous, mes 12 petits-enfants! J’ai encore beaucoup de choses à partager, mais ce sera pour une autre fois!
Pour finir, je vous encourage fortement à accepter la vraie vie que Jésus vous offre, et à donner votre vie à Jésus.
Demandez à Dieu de vous trouver de bons amis qui vous aideront à vous rapprocher de Lui et non de vous en éloigner.
Comme Joseph, qui a renoncé à un plaisir physique passager offert « sur un plateau » par la femme de son patron, (Genèse 39 : 7-12) gardez-vous purs pour goûter un jour à quelque chose de magnifique et de durable, sans aucun remords de conscience. Mais n’oubliez jamais que quoi que vous ayez fait ou que vous ferez, vous pouvez toujours retourner à Jésus pour Lui demander pardon et Lui demander de vous aider à changer et à prendre de meilleures décisions.
Et tous les jours, demandez à Dieu de vous diriger et demandez-vous « S’il était ici aujourd’hui, que ferait Jésus, à ma place? »
Grand-maman Priscille
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