jeudi 31 mai 2018

Mes enfants – mes amis!





Mes enfants sont actuellement mes meilleurs amis, mais cela n’a pas toujours été le cas!

Adolescente, j’ai eu le privilège et l’avantage de me lier d’amitié avec une copine qui est devenue « ma meilleure amie – au monde »!  Nous étions toujours ensemble – ou presque!  Nous avions les mêmes affinités spirituelles
et de plus, nous nous complétions car à d’autres égards nous étions très différentes. Elle a eu une influence très positive dans ma vie.  

Après mon mariage, je suis déménagée à plus de 100 km et nous nous sommes perdus de vue.  Bref, lorsque je parlais d’elle à mes enfants qui ne l’avaient jamais vue ni connue, je l’appelais toujours « ma meilleure amie, Jackie ».  À présent, je ne mentionne que son prénom, mais immanquablement, un de mes enfants dira pour me taquiner « Tu parles de ta meilleure amie, Maman?»!

Dès la naissance de notre premier bébé, il était claire pour moi que l’implication et la responsabilité des parents auprès de leurs petits sont d’adulte versus enfant.  
Notre rôle et notre devoir en tant que parent à ce stade en est un de pourvoyeur, de protecteur, de guide, d’éducateur et d’enseignant afin de les diriger et les instruire.  Nous ne sommes pas appelés à être leur ami.   

Un ami, par définition, se trouve sur un même pied d’égalité – un ami n’use pas d’autorité sur son copain.  Il est donc par conséquent impossible de faire à la fois copain-copain et être en position d’exercer son autorité.

Avez-vous déjà aperçu un enfant qui veut tout mener, diriger et régenter les jeux dans un groupe?  Ce genre de situation ne fonctionne presque jamais : tôt ou tard, un de (ou tous) ses camarades se rebelle et refuse de suivre les « consignes » de son égal!

Quand mes enfants étaient petits, mon rôle était celui de maman, de garante/répondante.  À ce stade, j’étais leur mère et non pas leur copine.  Et cela pour la simple et bonne raison que j’étais la personne en autorité et que ma part était de voir à leur bien-être.  J’en avais la charge, étant responsable de prendre soin de leurs besoins – que cela requiert des consignes négatives ou des restrictions ou autres démarches.   Ils n’étaient certainement pas des otages mais ils n’avaient pas les privilèges et les droits qui m’incombaient de mettre en œuvre pour leur bénéfice en tant que surveillante, protectrice et gardienne.

Dans mon voisinage, je vois des mamans qui n’osent
rien interdire à leur enfant, de peur qu’ils…  en soient mécontents?...  qu’ils se sentent brimés?... qu’ils le fassent quand même?...  qu’ils se jettent par terre en hurlant?  En fait, tous ces agissements sont des comportements normaux du jeune enfant.  La Bible nous dit que « La folie est attachée au cœur de l’enfant »1…!  
Nous avons le devoir de leur enseigner à prendre leur place et accepter d’être en position de subordination, car même en tant qu’adultes, nous devons savoir nous soumettre à autrui : patrons, lois, gouvernement, etc.  
  
Pour ma part, je ne voulais aucunement que mes petits grandissent et deviennent des adultes irresponsables, imbus d’eux-mêmes, incapables de respecter les autres ou de se soumettre aux autorités.  (D’un autre côté, trop de rigidité sans enseignement est également néfaste, brimant la personne, le caractère même, forçant l’enfant immature à agir en adulte.)

Un enfant auquel on laisse la liberté de faire à sa guise, qui n’accepte pas qu’on le réprimande et à qui on n’interdit jamais certains comportements inacceptables, se croit tout permis.  On le voit toucher à tout dans les magasins et à l’épicerie ou encore, se permettre de fouiner dans les bourses des autres dames inconnues et se sentir libre de partir où bon lui chante sans demander la  permission.

Chez nous, il y avait des choses permises et d’autres non, ou strictement défendues.  Exemple : ils n’avaient pas le droit de fouiner dans mon sac à main; interdiction formelle de fouiller dans certains tiroirs hasardeux de la cuisine;  la télé était off limites – seuls Maman ou Papa avaient le droit de l’allumer; les jeux dehors devaient se passer à l’arrière de la maison et non à l’avant, où se trouvait une route très passante; 
ils devaient, en tout temps, tenir la main d'un adulte dans la rue; et, il était obligatoire de toujours demander l’autorisation avant d’aller jouer chez ses amis du voisinage. 

Ces règlements avaient pour but de protéger nos petits ou de leur enseigner le respect des biens d’autrui.

Cela dit, n’allez pas comprendre qu’il nous était impossible de rire et de nous amuser ensemble.  Au contraire, mais cela se passait dans le cadre de certaines limites établies qui définissaient notre unité familiale.  Le respect des autres et la politesse étaient requis.

Une fois fixés, il est impératif que les parents ne dérogent en aucun temps des consignes qu’ils ont établis.  On peut renforcer les règlements des dizaines de fois mais il ne s’agit que d’un faux pas et de baisser les bras qu’une seule fois pour créer un précédent ce qui a pour conséquence que l’enfant s’en croie dégagé.   
Malheureusement, c’est trop facile de laisser tomber nos propres règles quand on se sent fatigué ou pressé, mais on en paye le prix ultérieurement.

Heureusement qu’ils ne demeurent pas toujours petits! 

Ainsi, à mesure que nos enfants grandissaient, certaines des premières consignes ont été modifiées ou éliminées, alors que d’autres exigences s’ajoutaient aux premières selon les capacités et la maturité des enfants.


Tout au long de l’adolescence, des ajustements s’effectuaient au fur et à mesure, selon les dispositions à l’autonomie et la force de caractère de chaque jeune.  Mais en tout temps, il leur était défendu de m’appeler par mon prénom, de nous manquer de respect, de nous envoyer promener.

Puis, un jour, sans crier gare, nous découvrons qu’une forte liaison amicale s’est développée entre nous et nos précieux enfants, maintenant devenus adultes.  Dans mon cas, outre la relation d’amour avec mon conjoint, ces liens d’amitié sont plus forts que tous les autres attachements éprouvés au cours de ma vie – même en compagnie de « ma meilleure amie, Jackie »!  

Au fil du temps, mes enfants sont devenus mon soutien, mes confidents, mes conseillers, mes aides, mon inspiration….  Oh, je préfère encore qu’ils ne fouillent pas dans ma bourse (ce qui n’est jamais arrivé!), et j’aime bien qu’ils continuent de m’appeler « Maman », mais cela n’a plus la même importance car nous sommes dorénavant sur un même pied d’égalité.  Je n’exerce plus sur eux un rôle d’autorité et je ne suis plus responsable de leurs choix.  Dorénavant, tous les règlements sont maintenant communiqués et transmis aux petits-enfants!

Eh oui!  Mes enfants sont devenus et sont à présent mes amis – mes meilleurs amis!  Quelle bénédiction incommensurable! 

1.Proverbes 22 : 15


Grand-maman Priscille



vendredi 25 mai 2018

Des « Princesses » aujourd’hui? Un syndrome de l’ère moderne…



Des «Princesses» aujourd’hui? Un syndrome de l’ère moderne…

Ahhh, les histoires de princesses… ou celles de « Cendrillons » qui finissent par marier leur prince charmant!...  soudainement entourées de choses magnifiques…  n’ayant jamais l’obligation de travailler…  pouvant faire tout ce qui leur plaît…!  Combien j’aimais ces histoires, j’en rêvais, je m’imaginais que cela pouvait m’arriver, à moi aussi!  Eh oui, enfant, je souhaitais ardemment que ça m’arrive!

Mais, retour à la réalité.  Les contes de fée ne sont que cela, et malgré le fait que nous vivons dans une société remplie d’opportunités, de luxe et de richesse (comparativement à d’autres pays), nous avons tous nos propres défis auxquels nous devons faire face et avec lesquels nous luttons.  Rares sont ceux à qui on offre la vie sur un plateau d’argent! 

Depuis plusieurs années maintenant, la grande majorité des femmes doit travailler à l’extérieur du foyer.3  Celles qui peuvent demeurer chez elles avec leurs enfants sont certainement choyées d’avoir ce privilège.  Souvent, elles le font par choix et par conviction personnelle, afin de d’élever elles-mêmes leurs enfants.  Par contre, elles doivent s’attendre à devoir faire certains sacrifices financiers pour y arriver. 

Il leur sera probablement impossible d’avoir les vêtements « dernier cri », l’auto neuve, la piscine, les voyages outre-mer, pour ne nommer que ceux-ci, que le couple pourrait peut-être (je dis bien « peut-être »  car tout dépend de son salaire versus les dépenses encourus) se payer si elle décidait de sortir travailler.  Mais si elle est convaincue que son choix, sa décision de rester au foyer est la bonne, elle devra apprendre à être heureuse et se contenter de  la situation dans laquelle ils se trouvent en attendant que les enfants grandissent et que leurs circonstances évoluent.

Cependant, la génération présente a grandi, en général, dans une société d’abondance où la majorité des parents donnaient tout à leurs enfants, et tout de suite.   Cet état de choses fait en sorte qu’on voit les jeunes adultes qui ne savent pas attendre et qui veulent vivre au même rythme de vie que leurs parents.  Ce qu’ils ne réalisent pas, c’est que leurs parents n’avaient pas au départ le même niveau de vie dont ils disposent à présent.  Ils ont dû commencer au bas de l’échelle et travailler plusieurs années avant d’arriver au point où ils se trouvent aujourd’hui.  La jeune femme qui ne comprend pas cela risque d’avoir des attentes très élevées.  Cela a engendré la mentalité de la « Princesse ». 

La « princesse » d’aujourd’hui croit que tout lui est dû tout de suite, et qu’elle peut l’obtenir grâce à l’argent « plastique » : les cartes de crédit!  Malheureusement, à moins d’une métamorphose de la pensée, cette disposition se continue après l’union avec son « prince charmant » – et qui est sûrement charmant, mais pas véritablement un prince « fortuné »!

Et voilà…  cette jeune femme « princesse » n’est jamais satisfaite.  Elle est exigeante et croit que son « prince » lui doit tout ce qu’elle désire.  Cependant, même avec les meilleures intentions, celui-ci n’est probablement pas en mesure de le faire.  



Dans la Bible, on trouve une solution simple à ce problème car on y lit : « Ne laissez pas l’amour de l’argent influencer votre conduite : contentez-vous de ce que vous avez. »1  L’apôtre lui-même Paul a dit « …j’ai appris à me contenter de ce que j’ai. »2  Pour ma part, j’ai eu pour un temps cette mentalité de jeune femme princesse et je peux vous assurer qu’il est possible de changer avec l’aide de Dieu.  Et depuis, il m’a bénie au-delà de mes attentes!

La femme qui demande toujours plus de confort matériel à son conjoint quand les moyens financiers sont restreints, pousse celui-ci au découragement.  C’est injuste de pousser son conjoint à travailler plus d’heures ou à prendre un deuxième boulot juste dans le but de s’offrir des choses matérielles, du superflu.  À la prochaine étape, on entendra alors cette même femme/princesse se plaindre du fait que son homme/prince n’est jamais présent pour aider avec les enfants…

En temps normal, un homme devrait être heureux de retrouver sa famille après le boulot.   Mais s’il sait que dès qu’il met le pied dans l’embrasure de la porte d’entrée, il sera reçu par des requêtes – des exigences – incessantes, et qu’il entendra encore et encore à quel point la maison est trop vielle, trop petite etc.,  ou qu’il leur manque tel ou tel autre objet (dispendieux), il trouvera sans doute pénible son retour au foyer.

Malheureusement, on est souvent plus exigeante envers les autres qu’on l’est envers soi.

Le travail de la femme au foyer est exigeant, oui,  mais ô, combien souple en ce que généralement elle dispose de son temps comme elle l’entend et elle peut décider de son horaire – elle peut même décider de faire la sieste au besoin!  Celles qui sortent travailler ont quand même toutes les mêmes tâches à faire en plus, le soir, au retour du boulot.

Si un jour, la maman au foyer n’a pas eu le temps de terminer ce qu’elle avait prévu accomplir, pour quelque raison que ce soit, (enfant malade, visite imprévue, etc.) elle peut généralement facilement reporter les tâches inachevées au lendemain.  Par contre, si elle n’arrive jamais à tout faire, il serait bon qu’elle analyse ses priorités, qu’elle s’établisse un planning de la semaine.  Il est vrai qu’avec de très jeunes enfants, il est difficile d’avoir un emploi du temps stable et régulier!  Dans ce cas, la maman doit exercer sa patience et se souvenir que ce n’est que pour un temps, le jour viendra où tout se stabilisera, et en attendant, elle devrait apprendre bien malgré elle à être flexible!

La vie de couple est un partenariat et chacun doit remplir son rôle équitablement.3

La femme au foyer ne devrait pas exiger ou même s’attendre à ce que son conjoint – qui a travaillé dur tout la journée – termine les tâches qu’elle n’a pas pu finir.  Et cela, surtout quand elle est sortie ou a reçu des invitées pendant la journée.  Ce n’est pas raisonnable, ce n’est pas juste – en réalité, c’est un autre aspect du syndrome de la « princesse » qui croit que le monde tourne autour d’elle.  Après tout, son conjoint lui demande-t-elle de venir à l’usine ou au bureau pour l’aider à faire ou à finir son travail?4

Alors, à la lumière de toutes ces réflexions, suis-je trop exigeante?... suis-je une « princesse »?... 
 -  Par ordre d’importance, mes valeurs et mes convictions viennent-elles en premier ou est-ce que mes priorités sont plus d’ordre matériel?
 - Suis-je trop exigeante envers mon partenaire?  Aurais-je besoin d’être plus compréhensive?  Se pourrait-il que mon conjoint trouve difficile le retour à la maison? 
 - Ai-je tendance à continuellement exprimer mon mécontentement face à notre situation financière et à tout ce qui manque à « mon bonheur »? 
 - Avons-nous souvent, voire constamment des discussions, des différends concernant nos moyens financiers?
 - Devrais-je apprendre à me contenter de ce que j’ai en ce moment en attendant des années plus propices au changement? 
 - Suis-je trop exigeante envers la vie – est-ce que je m’attends à tout recevoir sans avoir à faire d’efforts?
 - Est-ce que je souffre du syndrome de la « princesse »?


Évidemment, chacune d’entre nous doit s’examiner et analyser ses propres pensées et ses comportements.

Et, pour terminer, cette prière est une bonne aide pour débuter sa transformation d’attitude :

Prière de la Sérénité
Mon Dieu, donne-moi
la sérénité d'accepter les choses que je ne puis changer,
le courage de changer les choses que je peux,
et la sagesse d'en connaître la différence.
 
 Reinhold Niebuhr, Théologien


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1.      Épître aux Hébreux 13 : 5 PV
2.      Épître aux Philippiens 4 : 11 P de V
3.      (Ici, je m’adresse aux familles conventionnelles; il est évident que les familles reconstituées devront établir leur propre agenda et mode de fonctionnement selon l’âge des enfants et les ententes entre les deux conjoints.)
4.      D’un autre côté, l’homme qui, arrivé à la maison, passe sa soirée assis devant la télé sans lever le petit doigt pour s’occuper de ses enfants est aussi répréhensible.  Ces enfants sont également les siens et ils ont besoin de passer du temps avec leur papa, désirant sans aucun doute, son attention.  La maman ne devrait pas constamment devoir demander au papa de prendre la relève avec leurs enfants.  


Grand-maman Priscille