Tous ceux qui, ont gardé, pris soin ou eu de jeunes enfants ont
entendu cette simple question, si compliquée : « Pourquoi ? »
Tous les enfants passent par cette période où on a l’impression
qu’ils ne savent plus rien mais veulent tout savoir ! Quand mes enfants étaient petits, les
bouquins sur la psychologie de la petite enfance affirmaient que la phase
« questionnement » se manifestait vers l’âge de quatre ans.
Mon ainée a bien suivi cette ligne de conduite. Étant, pour ses quatre ans, assez douée côté vocabulaire et compréhension, elle ne posait pas trop de questions, se satisfaisant de mes explications et mes réponses élaborées. Puis, j’eus un deuxième enfant. Je fus donc surprise et un peu décontenancée lorsque mon fils se mit à me poser ses plus insistants et interminables « Pourquoi ? » vers l’âge précoce de trois ans.
Mon ainée a bien suivi cette ligne de conduite. Étant, pour ses quatre ans, assez douée côté vocabulaire et compréhension, elle ne posait pas trop de questions, se satisfaisant de mes explications et mes réponses élaborées. Puis, j’eus un deuxième enfant. Je fus donc surprise et un peu décontenancée lorsque mon fils se mit à me poser ses plus insistants et interminables « Pourquoi ? » vers l’âge précoce de trois ans.
Cependant, je ne m’attendais vraiment pas à me faire apostropher
par les « pourquoi » de l’une de mes petites-filles qui n’avait pas
tout à fait trois ans. Voici une
conversation typique :
Moi : Ou hou !
Elle : Pourquoi tu dis « Ou
hou! » ?
Moi : C’est que je suis surprise
!
Elle : Pourquoi t’es surprise ?
Moi : Parce que tu m’as fait
« Beuh ! »
Elle : Pourquoi t’es surprise
parce que je fais « Beuh! » ?
Moi : Parce que je ne savais pas
que tu étais cachée là !
Elle : Pourquoi ?
Moi : Bien, c’est parce que je
ne te voyais pas, tu étais bien cachée !
Elle : Pourquoi tu me voyais pas
?
Moi : Parce que le fauteuil est
trop gros et je ne vois pas au travers…
Elle : Pourquoi le fauteuil est
trop gros ?
Moi : Euh, parce que c’est comme
ça…
Elle : Pourquoi ?
Moi : Euh… j’sais pas.
Elle cesse de parler à ce moment-là, semblant comprendre que si
je ne sais pas, eh bien là, y’a plus rien à faire !
Ce qui complique les choses, c’est le niveau de compréhension et
la quantité d’informations qu’il est possible de lui concéder.
Moi : Chérie, Grand-maman ne
peut pas te garder demain.
Elle : Pourquoi ?
Moi : Parce que Grand-maman doit
aller à l’hôpital.
Elle : Pourquoi ?
Moi : C’est que je dois
rencontrer le médecin.
Elle : Pourquoi ?
Moi : Parce que je suis un peu
malade
Elle : Pourquoi t’es un peu
malade ?
…et là, j’ai le goût de répondre n’importe-quoi qui pourrait
peut-être aussi lui servir de leçon, comme :
Parce que j’ai trop mangé de chips et
de bonbons quand j‘étais petite comme
toi.
…mais voilà, j’anticipe une averse de « pourquoi » en rafale
!
Quelques fois, j’ai l’impression que les « pourquoi »
sont devenus une habitude :
Moi : Ah non !
Elle : Pourquoi tu dis « Ah
non » ?
Moi : J’ai fait un dégât
Elle : Pourquoi ?
Moi : J’ai échappé la cuillère
dans le bol
Elle : Pourquoi ?
Moi : Elle a glissé de ma main
Elle : Pourquoi ?
Moi : Je ne faisais pas assez
attention
Elle : Pourquoi ?
Moi : Je pensais à quelque
chose.
Elle : Pourquoi tu pensais à
quelque chose ?
Moi : C’est quelque chose que
j’avais oublié et que je dois faire…
Elle : Pourquoi ?
Moi : Pourquoi tu dis toujours
« pourquoi » ?
Et elle me regarde arborant un petit sourire taquin… !
Ah mais, pourquoi faut-il que les enfants passent par cette
phase interminable des « pourquoi » ?
Cette phase des « pourquoi » va de pair avec la phase « relire le même conte, chaque soir, deux ou
trois fois par soir, pendant des semaines, voire des mois » – ça tape sur les
nerfs et travaille la patience des parents.
Et, c’est aussi comme la
phase « faire jouer et rejouer
et rejouer la même petite chanson encore et encore » – ça écorche les
oreilles des grandes personnes et met leurs nerfs à vif….
Pourtant, il semble que c’est la façon dont les petits enfants
apprennent. Ils apprennent par la
répétition, la répétition, la
répétition….
Évidemment, nous ne nous en souvenons pas, mais nous avons tous
fait pareil alors que certains de nos parents avaient beaucoup de patience et
certains, pas.
De plus, malgré le fait que nous nous sentions à bout de
patience, soyons assurés que cela ne sert à rien de tomber dans le sarcasme car
les petits n’y comprennent rien.
Jusqu’au début de l’adolescence ils prennent tout ce qu’on leur dit au
pied de la lettre. Ex : Junior fait
un dégât… maman le regarde et lui dit
d’un ton sarcastique « Ah, c’est bien ça. » Junior est satisfait, il pourra recommencer
car il a compris qu’il a bien fait… ! De
plus, une telle réponse risque de susciter encore plus de
« pourquoi » !
Un jour, j’ai entendu l’histoire concernant un professeur du
secondaire qui avait donné à ses élèves comme titre de dissertation le mot « Pourquoi ». Un des étudiants, assez futé, avait remis sa
feuille d’examen sur laquelle il avait tout simplement écrit « Pourquoi
pas ? ».
L’histoire se termine en
affirmant que cet élève a quand même eu la note de passage !
Enfin, soyons conscients de la bénédiction cachée que sont les
« pourquoi », sachant que cela aussi passera. Assurément un jour, nous soupirerons en
désirant revenir en arrière pour entendre ces belles petites voix enfantines sollicitant
à maintes et maintes reprises nos connaissances et notre sagesse.
Peut-être qu’un jour nous pourrons nous venger… il se peut qu’un jour ce sera à notre tour de
se faire expliquer les « pourquoi » de leur choix, de leur vie, des
nouvelles technologies… Et, pourquoi pas
?! Oui, pourquoi pas ?!
Grand-maman Priscille
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