Hommage au véritable Saint-Patrick
La fête de la Saint-Patrick… connaissez-vous? On la célèbre tous les 17 mars – nous sommes
le 22 mars, donc elle vient malheureusement de filer sans que je m’en rende
compte, encore une fois cette année…!
Depuis quelques temps, cette fête m’intrigue. Adolescente, je vivais à Montréal, et j’ai
souvent entendu parler de la fête de la Saint-Patrick – « St. Patrick’s
Day » surtout qu’à tous les ans, on avait droit à un défilé, le « St.
Patrick’s Day Parade ». À l’époque,
j’avais compris que c’était la fête des Irlandais, mais n’étant pas de descendance
irlandaise, je ne me sentais aucunement attirée à en savoir davantage à son
sujet.
En fait, voici le peu que je connaissais de cette fête :
- on y parle beaucoup de la chance,
chance procurée par les « leprechaun »
(ou lutins en français),
- arcs-en-ciel
aux bouts desquels se trouvait des chaudrons remplis de pièces d’or,
- les trèfles à trois ou à quatre feuilles –
symbole de chance,
- l’importance de la couleur verte, car le 17
mars, les irlandais et ceux qui les supportent doivent porter quelque chose de
couleur verte. J’ai appris depuis que si
on ne porte pas de vert le jour de la St-Patrick, on risque de se faire pincer
– tradition qui viendrait des leprechauns dont on prétend qu’ils sont de nature
irritable et d’humeur grincheuse. Toutefois,
je ne me souviens pas avoir consciemment porté du vert ni de m’être fait pincer
pour avoir négligé de m’y conformer!
Des années plus tard, lorsque mon ainée avait sa
garderie en milieu familial, elle a commencé à fêter la St-Patrick avec les
enfants – ça prend beaucoup d’activités diverses afin d’occuper les enfants! –
et elle a continué cette activité avec ses propres enfants jusqu’à ce jour. Il y a quelques années, elle m’avait fait
part de quelques-unes de ses trouvailles lors de ses recherches pour se
renseigner sur cette célébration irlandaise.
Ce qu’elle m’a dit m’a intrigué et j’ai désiré en apprendre davantage au
sujet de ce personnage qui me semblait méconnu.
J’ai également lu, tout récemment, un article du
blogue d’une autre grand-maman sur ce même sujet et qui m’a aussi inspiré
à aller plus loin :
J’ai donc commencé à faire mes propres vérifications et
j’ai découvert un tout autre aspect à cette fête que celui dont j’avais entendu
parler. En effet, je crois que la fête
de la Saint-Patrick, telle que nous la connaissons aujourd’hui, n’a rien à avoir
avec le personnage historique.
Ce Saint-Patrick – qui était-il vraiment ?
- On le croit Irlandais;
il n’est pas Irlandais mais en fait il est né à Bannavem Taburniae1 qui est aujourd’hui connu
comme faisant partie de l’Écosse, à Dumbarton, (juste au nord-ouest de
Glasgow).2
- Son nom
n’était pas Patrick au départ, mais son nom à la naissance était Maewyn
Succat.3
- Saint-Patrick
n’est pas un saint selon les dogmes de l’Église Catholique Romaine, n’ayant
jamais été canonisé par celle-ci.2
- On
raconte qu’il aurait chassé tous les serpents de l’Irlande et jetés à la mer –
mais les serpents n’ont jamais, en aucun temps, existé en Irlande.2
- Il n’était pas le premier évangéliste
en Ireland (Palladius y avait été envoyé en l’an 431, environ cinq ans avant St-Patrick).2
- Le 17 mars – jour qu’on fête – ne représente pas
la date de sa naissance mais la date de
la mort de Saint Patrick.3
Dans sa « Confession4 » il donne son témoignage et raconte comment il s’est fait enlever
et emmené en esclavage à l’âge de 16 ans (en l’an 405 environ2)
en Irlande. Il avoue n’avoir pas accepté
de croire en le Dieu de son père et qu’il ne connaissait pas le vrai Dieu.
Durant ses six années de captivité (dans
une cage la nuit), près du bois de Fochoill (en Mayo) selon la tradition, il
aurait été berger pour le compte d'un chef de clan irlandais. Peu religieux avant sa capture, il rencontre
Dieu et devient un chrétien dévot.5
Il dit également dans sa « Confession4 » : « C’est là que la Seigneur a ouvert mon
esprit pour que je reconnaisse mon incrédulité, de sorte que, même sur le tard,
je puisse me souvenir de mes transgressions et me tourner de tout mon cœur vers
le Seigneur mon Dieu. » et plus loin, il écrit, « Car il n’y a aucun
autre Dieu…que Dieu le Père…et son Fils Jésus-Christ, fait homme, qui a conquis
la mort…afin que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur et
Dieu. »
Après six ans d’esclavage, passés à garder les
moutons de son maître païen, il a pu s’évader suite à un rêve. Il avait une quarantaine d’années lorsqu’il
décida de retourner en Irlande en tant qu’évangéliste.2
C’est à Saint
Patrick que l’on doit le trèfle, symbole de l’Irlande. La légende
raconte que pour convertir les irlandais, Saint Patrick l’utilisait dans l’explication
de la Sainte Trinité (les feuilles du trèfle indiquant le père, le fils
et le Saint-Esprit).3
Nous avons accès à ses écrits et plusieurs de ses
prières, dont celle-ci qui est des plus connues parmi les anglophones :
Le Christ avec moi,
le Christ devant moi,
le Christ derrière moi,
le Christ en moi,
le Christ au-dessous de moi,
le Christ devant moi,
le Christ derrière moi,
le Christ en moi,
le Christ au-dessous de moi,
le Christ au-dessus de moi,
le Christ à ma droite,
le Christ à ma gauche,
le Christ en largeur,
le Christ en longueur,
le Christ en hauteur,
le Christ dans le cœur de tout homme qui pense à moi,
le Christ dans tout œil qui me voit,
le Christ dans toute oreille qui m’écoute.6
le Christ à ma droite,
le Christ à ma gauche,
le Christ en largeur,
le Christ en longueur,
le Christ en hauteur,
le Christ dans le cœur de tout homme qui pense à moi,
le Christ dans tout œil qui me voit,
le Christ dans toute oreille qui m’écoute.6
Il y a
également cette prière, qui, il me semble, est empreinte d’une grande sagesse :
Je me lève aujourd’hui et je fais appel à
la force de Dieu pour me diriger,
la puissance de Dieu pour me soutenir,
la sagesse de Dieu pour me guider,
la force de Dieu pour me diriger,
la puissance de Dieu pour me soutenir,
la sagesse de Dieu pour me guider,
la vision de Dieu pour m’éclairer,
l’oreille de Dieu pour mon ouïe,
la parole de Dieu dans ma bouche,
la main de Dieu pour me soutenir,
le chemin de Dieu devant moi,
le bouclier de Dieu pour me protéger,
l’armée de Dieu pour me sauver
l’oreille de Dieu pour mon ouïe,
la parole de Dieu dans ma bouche,
la main de Dieu pour me soutenir,
le chemin de Dieu devant moi,
le bouclier de Dieu pour me protéger,
l’armée de Dieu pour me sauver
des filets des démons,
des séductions des vices,
des inclinations de l’homme naturel.7
Quel bel enseignement à offrir à nos enfants ! En plus de ces prières puissantes, nous
pouvons utiliser le trèfle afin de leur illustrer, tel que le faisait
Saint-Patrick, les trois personnes en un Dieu.
Nous voyons que sa vie est un exemple de pardon car il avait à cœur le salut de ce peuple qui l’avait pourtant maltraité. Il est aussi un modèle de don de soi, vertu dont nos enfants ont tant besoin d’apprendre.
Alors, quel rapport y a-t-il entre la Fête de la
Saint-Patrick d’aujourd’hui et l’homme perçu dans ses écrits et tel qu’il nous
est décrit dans l’histoire ? Il ne nous
donne certainement pas l’impression d’être le genre de personne qui aurait cru
aux Leprechauns grincheux et aux chaudrons remplis d’or au bout des
arcs-en-ciel !
La véritable raison de la célébration a
malheureusement été déviée au cours du temps.
On voit cela pareillement à l’occasion de Pâques, fête de la
résurrection de Jésus, qui est devenue la fête des lapins, poussins et œufs
colorés, ainsi qu’à Noël où le Père Noël et les lutins sont les vedettes.
Cela dit, il y des aspects des célébrations modernes
de la Saint-Patrick qui me semblent inoffensifs et bienveillants. Par exemple, les Irlandais disent que le jour
de cette fête, le 17 mars, tout le monde est Irlandais…et afin de montrer leur
solidarité, les gens portent des vêtements de couleur verte !
Ma fille a trouvé une recette de « Irish
Stew8 » un ragout irlandais, un repas typique, accompagné d’un pain
irlandais et peut-être une salade verte, suivi d’un dessert comprenant des fruits
verts, et cela servi dans de la
vaisselle verte !
Mmmmmm!!!
Tous les ans, elle ajoute une jolie touche de déco à sa porte d’entrée avec une parure en forme de trèfle.
Ces petites attentions aident à instruire les
enfants et à élargir leurs connaissances et leurs horizons.
Oui, maintenant que je connais les détails pertinents à Saint-Patrick, j’ai découvert une bonne raison de célébrer cette fête, mais à ma façon : pour rendre hommage à un véritable serviteur de Dieu ! Et je dis avec lui :
Au Seigneur est le salut,
au Christ est le salut.
au Christ est le salut.
Que Ton salut, Seigneur, soit
toujours avec nous.7
Grand-maman Priscille
1. Confession of St. Patrick https://www.confessio.ie/etexts/confessio_english#
2. http://www.christianitytoday.com/history/2008/august/real-st-patrick.html?type=issueNext&number=17&id=3820
3.
https://citation-proverbe.org/proverbes-irlandais-et-dictons-saint-patrick/
4. http://www.ccel.org/ccel/patrick/confession.ii.html
5. https://fr.wikipedia.org/wiki/Patrick_d%27Irlande - Anna Fattovich, Saint Patrick: il primo
cristianesimo dell'Irlanda celtica,
Keltia, 2006, p. 107.
6. http://www.atmosphere-citation.com/proverbe-chinois/article/17-mars-fete-de-la-saint-patrickvoyage-en-irlande.html
7.
http://www.beliefnet.com/prayers/catholic/morning/the-prayer-of-st-patrick.aspx
8.
Le “Irish Stew” est traditionnellement fait avec de l’agneau mais en Amérique,
nous privilégions le bœuf. Voici un lien
où trouver de nombreuses recettes : https://pin.it/ibzprk7u3lnwx5