lundi 26 mars 2018

La Saint-Patrick - Fête des Irlandais –Hommage au véritable Saint-Patrick




Hommage au véritable Saint-Patrick

La fête de la Saint-Patrick…  connaissez-vous?  On la célèbre tous les 17 mars – nous sommes le 22 mars, donc elle vient malheureusement de filer sans que je m’en rende compte, encore une fois cette année…! 

Depuis quelques temps, cette fête m’intrigue.  Adolescente, je vivais à Montréal, et j’ai souvent entendu parler de la fête de la Saint-Patrick – « St. Patrick’s Day » surtout qu’à tous les ans, on avait droit à un défilé, le « St. Patrick’s Day Parade ».  À l’époque, j’avais compris que c’était la fête des Irlandais, mais n’étant pas de descendance irlandaise, je ne me sentais aucunement attirée à en savoir davantage à son sujet.

En fait, voici le peu que je connaissais de cette fête : 

- on y parle beaucoup de la chance, chance procurée par les  « leprechaun » (ou lutins en français),
- arcs-en-ciel aux bouts desquels se trouvait des chaudrons  remplis de pièces d’or,
-  les trèfles à trois ou à quatre feuilles – symbole de chance,
-  l’importance de la couleur verte, car le 17 mars, les irlandais et ceux qui les supportent doivent porter quelque chose de couleur verte.  J’ai appris depuis que si on ne porte pas de vert le jour de la St-Patrick, on risque de se faire pincer – tradition qui viendrait des leprechauns dont on prétend qu’ils sont de nature irritable et d’humeur grincheuse.  Toutefois, je ne me souviens pas avoir consciemment porté du vert ni de m’être fait pincer pour avoir négligé de m’y conformer! 
 
Des années plus tard, lorsque mon ainée avait sa garderie en milieu familial, elle a commencé à fêter la St-Patrick avec les enfants – ça prend beaucoup d’activités diverses afin d’occuper les enfants! – et elle a continué cette activité avec ses propres enfants jusqu’à ce jour.  Il y a quelques années, elle m’avait fait part de quelques-unes de ses trouvailles lors de ses recherches pour se renseigner sur cette célébration irlandaise.  Ce qu’elle m’a dit m’a intrigué et j’ai désiré en apprendre davantage au sujet de ce personnage qui me semblait méconnu. 

J’ai également lu, tout récemment, un article du blogue d’une autre grand-maman sur ce même sujet et qui m’a aussi inspiré à aller plus loin :



J’ai donc commencé à faire mes propres vérifications et j’ai découvert un tout autre aspect à cette fête que celui dont j’avais entendu parler.  En effet, je crois que la fête de la Saint-Patrick, telle que nous la connaissons aujourd’hui, n’a rien à avoir avec le personnage historique.

Ce Saint-Patrick – qui était-il vraiment ?
- On le croit Irlandais; il n’est pas Irlandais mais en fait il est né à Bannavem Taburniae1 qui est aujourd’hui connu comme faisant partie de l’Écosse, à Dumbarton, (juste au nord-ouest de Glasgow).2

- Son nom n’était pas Patrick au départ, mais son nom à la naissance était Maewyn Succat.3
- Saint-Patrick n’est pas un saint selon les dogmes de l’Église Catholique Romaine, n’ayant jamais été canonisé par celle-ci.2
- On raconte qu’il aurait chassé tous les serpents de l’Irlande et jetés à la mer – mais les serpents n’ont jamais, en aucun temps, existé en Irlande.2
- Il n’était pas le premier évangéliste en Ireland (Palladius y avait été envoyé en l’an 431, environ cinq ans avant St-Patrick).2
- Le 17 mars – jour qu’on fête – ne représente pas la date de sa naissance mais la date de la mort de Saint Patrick.3


Dans sa « Confession4 » il donne son témoignage et raconte comment il s’est fait enlever et emmené en esclavage à l’âge de 16 ans (en l’an 405 environ2) en Irlande.  Il avoue n’avoir pas accepté de croire en le Dieu de son père et qu’il ne connaissait pas le vrai Dieu. 

Durant ses six années de captivité (dans une cage la nuit), près du bois de Fochoill (en Mayo) selon la tradition, il aurait été berger pour le compte d'un chef de clan irlandais.  Peu religieux avant sa capture, il rencontre Dieu et devient un chrétien dévot.5

Il dit également dans sa « Confession4 » : « C’est là que la Seigneur a ouvert mon esprit pour que je reconnaisse mon incrédulité, de sorte que, même sur le tard, je puisse me souvenir de mes transgressions et me tourner de tout mon cœur vers le Seigneur mon Dieu. » et plus loin, il écrit, « Car il n’y a aucun autre Dieu…que Dieu le Père…et son Fils Jésus-Christ, fait homme, qui a conquis la mort…afin que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur et Dieu. »

Après six ans d’esclavage, passés à garder les moutons de son maître païen, il a pu s’évader suite à un rêve.  Il avait une quarantaine d’années lorsqu’il décida de retourner en Irlande en tant qu’évangéliste.2

C’est à Saint Patrick que l’on doit le trèfle, symbole de l’Irlande. La légende raconte que pour convertir les irlandais, Saint Patrick l’utilisait dans l’explication de la Sainte Trinité (les feuilles du trèfle indiquant le père, le fils et le Saint-Esprit).3



Nous avons accès à ses écrits et plusieurs de ses prières, dont celle-ci qui est des plus connues parmi les anglophones :

Le Christ avec moi,
le Christ devant moi,
le Christ derrière moi,
le Christ en moi,
le Christ au-dessous de moi,
le Christ au-dessus de moi,
le Christ à ma droite,
le Christ à ma gauche,
le Christ en largeur,
le Christ en longueur,
le Christ en hauteur,
le Christ dans le cœur de tout homme qui pense à moi,
le Christ dans tout œil qui me voit,
le Christ dans toute oreille qui m’écoute.
6

Il y a également cette prière, qui, il me semble, est empreinte d’une grande sagesse :

Je me lève aujourd’hui et je fais appel à
la force de Dieu pour me diriger,
la puissance de Dieu pour me soutenir,
la sagesse de Dieu pour me guider,
la vision de Dieu pour m’éclairer,
l’oreille de Dieu pour mon ouïe,
la parole de Dieu dans ma bouche,
la main de Dieu pour me soutenir,
le chemin de Dieu devant moi,
le bouclier de Dieu pour me protéger,
l’armée de Dieu pour me sauver
des filets des démons,
des séductions des vices,
des inclinations de l’homme naturel.7

Quel bel enseignement à offrir à nos enfants !  En plus de ces prières puissantes, nous pouvons utiliser le trèfle afin de leur illustrer, tel que le faisait Saint-Patrick, les trois personnes en un Dieu. 


Nous voyons que sa vie est un exemple de pardon car il avait à cœur le salut de ce peuple qui l’avait pourtant maltraité.  Il est aussi un modèle de don de soi, vertu dont nos enfants ont tant besoin d’apprendre.

Alors, quel rapport y a-t-il entre la Fête de la Saint-Patrick d’aujourd’hui et l’homme perçu dans ses écrits et tel qu’il nous est décrit dans l’histoire ?  Il ne nous donne certainement pas l’impression d’être le genre de personne qui aurait cru aux Leprechauns grincheux et aux chaudrons remplis d’or au bout des arcs-en-ciel !

La véritable raison de la célébration a malheureusement été déviée au cours du temps.  On voit cela pareillement à l’occasion de Pâques, fête de la résurrection de Jésus, qui est devenue la fête des lapins, poussins et œufs colorés, ainsi qu’à Noël où le Père Noël et les lutins sont les vedettes.

Cela dit, il y des aspects des célébrations modernes de la Saint-Patrick qui me semblent inoffensifs et bienveillants.  Par exemple, les Irlandais disent que le jour de cette fête, le 17 mars, tout le monde est Irlandais…et afin de montrer leur solidarité, les gens portent des vêtements de couleur verte !  

Ma fille a trouvé une recette de « Irish Stew8 » un ragout irlandais, un repas typique, accompagné d’un pain irlandais et peut-être une salade verte, suivi d’un dessert comprenant des fruits verts, et  cela servi dans de la vaisselle verte ! 






 Mmmmmm!!!





Tous les ans, elle ajoute une jolie touche de déco à sa porte d’entrée avec une parure en forme de trèfle. 











"Suncatcher" en papier soie
Et inévitablement, ils font des bricolages adaptés à l’évènement!

Ces petites attentions aident à instruire les enfants et à élargir leurs connaissances et leurs horizons.



Oui, maintenant que je connais les détails pertinents à Saint-Patrick, j’ai découvert une bonne raison de célébrer cette fête, mais à ma façon : pour rendre hommage à un véritable serviteur de Dieu !  Et je dis avec lui : 

Au Seigneur est le salut,
au Christ est le salut.

Que Ton salut, Seigneur, soit toujours avec nous.7



Grand-maman Priscille



2. http://www.christianitytoday.com/history/2008/august/real-st-patrick.html?type=issueNext&number=17&id=3820
3. https://citation-proverbe.org/proverbes-irlandais-et-dictons-saint-patrick/
4. http://www.ccel.org/ccel/patrick/confession.ii.html

5. https://fr.wikipedia.org/wiki/Patrick_d%27Irlande  - Anna Fattovich, Saint Patrick: il primo cristianesimo dell'Irlanda celtica, Keltia, 2006, p. 107.
6. http://www.atmosphere-citation.com/proverbe-chinois/article/17-mars-fete-de-la-saint-patrickvoyage-en-irlande.html
7. http://www.beliefnet.com/prayers/catholic/morning/the-prayer-of-st-patrick.aspx

8. Le “Irish Stew” est traditionnellement fait avec de l’agneau mais en Amérique, nous privilégions le bœuf.  Voici un lien où trouver de nombreuses recettes : https://pin.it/ibzprk7u3lnwx5