mardi 9 mai 2017

J’t’aime pas! – J’t’aime plus!




Ton enfant t’a-t-il déjà lancé ces paroles?  Tu lui as demandé de faire quelque chose qui ne fait pas son affaire et vlan! – un coup droit au cœur.  Et le plus étonnant, c’est qu’il a commencé à parler il y a à peine deux ou trois ans!  De plus, jamais tu ne lui as dit une chose pareille et tu ne peux t’imaginer où il a pu apprendre cela.


Eh oui, ils nous connaissent et ils savent intuitivement quelles sont nos faiblesses.  Surtout si, consciemment ou inconsciemment, nous faisons tout pour gagner leur amour et si nous avons peur de perdre leur affection, ils sentent nos sentiments d’insécurité et ne se gênent pas à s’en servir à leurs fins.


Si on s’arrêtait pour y penser, on réaliserait que cette déclaration si blessante est en soi un non-sens.  Ces paroles sont un mensonge qui vient du père des mensonges.   De tout temps, les enfants aiment naturellement leurs parents, et même les parents des plus déplorables.  Ce que les enfants n’aiment pas, ce sont les ordres, les consignes et non pas ceux qui donnent ces consignes.


Je me souviens très bien les premières fois où mes enfants m’ont apostrophé d’un « j’t’aime pas! » ou d’un « j’t’aime plus! » et à quel point je m’étais sentie ébranlée et blessée.  Ces paroles venaient toucher une corde sensible qui se traduisait dans mon subconscient par : Après tout l’amour que j’ai pour eux, la consécration, les sacrifices que j’ai faits et que je fais encore fidèlement pour eux depuis avant même leur naissance…  que puis-je faire de plus…!


J’ai observé des mamans qui donnaient à leur petit une consigne mais qui abdiquaient au premier cri de contestation de l’enfant.  « Mon chéri, on doit partir dans dix minutes, tu dois finir ton jeu et commencer à tout ranger, d’accord? »   Sa consigne est parfaite, sauf pour le dernier mot « d’accord? ».    Elle lui a donné le choix, et il ne ratera pas l’occasion de faire valoir son désir!  L’enfant ne veut pas partir, n’obéit pas, la maman repousse l’heure et ils finissent par sortir une demi-heure plus tard que prévue.  La majorité du temps, cette maman manque de confiance en ses capacités maternelles, elle a peur des apparences ne voulant pas être étiquetée de « mauvaise maman ».


Notre cœur de mère croit que nos enfants vont nous aimer si nous nous plions aux demandes de  fiston ou fillette sans exiger l’obéissance.   Au contraire, l’enfant qui, systématiquement, n’obéit pas et n’est pas tenu d’obéir à ses parents, cet enfant démontre par ses actions et son attitude qu’il ne les aime pas.  Oh, il peut donner l’impression d’avoir de l’amour pour eux, mais ce n’est que s’il obtient ce qu’il veut de leur part.  Ses parents sont à son service.  Et, ils élèvent un manipulateur.


Le vrai problème en est un de connaissance et de confiance en ce rôle parental établi par Dieu lui-même! 


Nulle part, dans les Écritures, est-il ordonné aux enfants d’aimer leurs parents.  Par contre, on y lit maintes fois que les enfants doivent obéir à leurs parents.
« Enfants, obéissez à vos parents, comme le Seigneur le veut, c’est votre devoir.  ‘Respecte ton père et ta mère’, voilà le premier commandement que Dieu a donné avec une promesse.  Cette promesse, la voici : ‘Alors tu seras heureux et tu vivras longtemps sur la terre.’   Et vous, parents, ne poussez pas vos enfants à la révolte.  Mais pour les élever, corrigez-les et donnez-leur des conseils qui viennent du Seigneur.  »  Épître aux Éphésiens 6 : 1-4  P de V


Le jour où j’ai compris cette vérité, un gros poids forgé d’inquiétudes, de questionnements et d’incertitude est tombé de mes épaules de maman! 


Il est certain que je suis tenue d’aimer mes enfants – ce qui n’est pas difficile car c’est inné! – mais j’ai avant tout la responsabilité de leur enseigner l’obéissance.  Pas une obéissance aveugle, tel qu’on exige d’un animal, mais en les instruisant quant aux raisons qui se trouvent dans la Parole de Dieu.


Alors, la fois suivante où ces « j’t’aime pas! » ou d’un « j’t’aime plus! » m’ont été lancés à la figure, j’ai calmement répondu : « Dieu ne me demande pas de me faire aimer de toi, mais que il veut que tu m’écoutes et que m’obéisses.  Si tu ne m’aimes pas, ça me fait de la peine et c’est dommage pour toi car tu seras malheureux;  mais moi, je t’aime et je vais faire ce que Dieu me demande de faire : t’enseigner à obéir et cela même si tu ne m’aimes pas.  Si tu n’es pas d’accord, parles-en avec Dieu. »


Je ne sais pas s’ils ont tout compris, mais de l’énoncer calmement, à haute voix, ça m’a fait un bien énorme!  En fait, il était clair qu’ils n’avaient plus d’emprise sur moi, sur mes émotions et sur mes sentiments d’insécurité.  Je n’ai eu à le répéter que quelques fois, et je n’ai plus jamais entendu ces paroles malveillantes et destructrices. 


Au contraire, aujourd’hui-même, deux de mes enfants âgés dans la trentaine m’ont appelé et m’ont dit qu’ils m’aiment, et mon aînée me le répète régulièrement!

 
Grand-maman Priscille