lundi 1 mars 2021

Le favoritisme, une attitude à enrayer, voire anéantir…

 

Il me semble que les enfants viennent au monde avec un sens inné de la justice.  C’est d’ailleurs, un des grands attributs du Dieu qui nous a créés à son image.  Je ne me souviens pas d’avoir jamais dit à mes jeunes enfants : «Bon, écoute, quand je donne plus de jus à ton frère, c’est une injustice, ça devrait être égale pour chacun.»  Cependant, combien de fois ai-je entendu : «Ce n’est pas juste, elle en a plus souvent que moi!» ou «Ce n’est pas juste, il joue plus longtemps que moi!» et «Ce n’est pas juste, elle se couche plus tard que moi….»

Je me souviens avoir moi-même crié à l’injustice, que ce soit de vive voix ou tout bas.  J’ai jugé non-fondées certaines décisions prises par ma maman.  Ajoutons que tous les enfants, de par leur nature égoïste, désirent tirer la couverture de leur côté!  Et les enfants n’ont pratiquement jamais une vue d’ensemble de la situation qui impose telle ou telle autre décision.  Par contre, je n’ai jamais pu honnêtement accuser ma mère de m’aimer moins que mes sœurs et mon frère, car au fond je savais qu’elle possédait un grand sens inné de justice et que ses jugements étaient basés sur l’équité et l’impartialité. 

 Le favoritisme est un assassin des bonnes relations familiales.  Mon époux, l’ainé dans sa famille qui comptait six enfants, m’a confié un évènement de son enfance concernant son grand-père.  Celui-ci avait jeté son dévolu sur le frère cadet de mon époux, le deuxième de la famille.  Lorsque le grand-papa venait visiter, il apportait toujours de la crème glacée, qui se vendait à cette époque dans des cartons en forme de brique.  Alors, grand-papa prenait la brique et la coupait en deux parties égales, dont une lui était réservée.  Il coupait ensuite la deuxième moitié en deux parties égales dont une partie était destiné à ce frère, le préféré de grand-papa.  Finalement, vous l’aurez peut-être deviné, ce quart restant était divisé en cinq portions égales pour les autres enfants.  Un comportement d’injustice flagrante qui a eu pour conséquences des dissensions, des envies et des jalousies fraternelles dans cette famille, en plus de la désillusion et du ressentiment envers un grand-père injuste, non équitable, arbitraire.

Il m’est arrivé d’être spectatrice d’un autre événement semblable.  C’était le cinquième anniversaire de naissance de l’ainé d’une famille de deux enfants.  Lors de la remise des cadeaux, les grands-parents se sont empressés d’offrir un cadeau au cadet de trois ans, sous prétexte qu’il était plus jeune et pourrait être triste de ne rien recevoir lors de l’anniversaire de l’aîné….  Pendant ce temps, le pauvre enfant n’ayant pas encore reçu son cadeau de fête et qui aurait dû être le centre d’attention, observait cela, le regard d’abord étonné puis rempli de déception et de tristesse.  Il était évident que ces grands-parents préféraient le plus jeune des deux, qui lui d’ailleurs, était la copie conforme de son parent – leur enfant.  C’est un manque flagrant d’amour et de sensibilité envers un jeune enfant, ce qui est totalement inacceptable et indigne de la part de quiconque et encore plus de la part de grands-parents.  J’en avais le cœur serré de peine pour l’ainé….

À une autre occasion, alors que ces deux petits se trouvaient chez moi, la maman a appelé pour savoir comment ils allaient.  Ella a parlé à un des deux puis à l’autre, mais c’était évident lequel des deux était son chouchou par les petits noms doux qu’elle lui proférait tout au long de la conversation.  Cette mère perpétuait le mauvais exemple de ses propres parents.

Un enfant traité de cette façon se sent moins aimé et ne peut comprendre pourquoi il est différent et moins apprécié que l’autre.  Il en vient à penser qu’il en est la cause, le fautif, responsable du traitement reçu et se retrouve avec un estime de soi ravagé.

Le favoritisme se joue aussi en-dehors du cercle familial.  Une de mes filles à pris des cours de ballet classique pendant un an.  Ce ne fut pas une très belle expérience pour elle, car le professeur avait ses préférés, entre autres, une fillette qui était un peu plus âgé que la majorité des autres élèves.  Elle était plus habile et elle-même le savait, regardant les autres de haut.  Malgré le fait que les cours de ma fille avaient été payés le même prix que ceux des autres, elle était laissée pour compte.  Elle n’avait que 6 ou 7 ans, mais elle ressentait l’indifférence du professeur et l’injustice de ses agissements.  Inutile de vous dire qu’elle a vite déchanté.

Le favoritisme est néfaste, destructif…  il a tendance à miner la confiance en soi de celui qui est lésé et engendre la colère, l’amertume, une rivalité fraternelle malsaine.  Et que dire des ressentiments qui naissent en lui envers ces aïeux indignes?

La partialité peut aussi provoquer un sentiment d’humiliation dans le cœur de l’enfant lésé.  Une étude avance la théorie que le narcissisme (un désordre psychologique) provient d’humiliations subies dans l’enfance.1

En même temps, chez l’enfant privilégié, voire gâté, le favoritisme encourage un manque d’empathie et engendre l’égoïsme.  Il en vient à croire qu’il a plus de mérite que les autres, s’appropriant tout, partageant rarement avec autrui, car il a compris que tout lui est dû.  De plus, il profite de ses privilèges pour les narguer et les provoquer.

Comment éviter de faire du favoritisme et d’avoir des préférés?  Il faut rechercher et trouver des qualités chez chaque enfant.  Soyons honnête, il existe plusieurs qualités que nous-mêmes ne possédons pas et qui se retrouvent souvent chez nos enfants.  Il reste que ce sont souvent des vertus et des aptitudes valables et que, au fond, nous aimerions posséder.  Il faut se concentrer sur ces caractéristiques qui font de cet enfant la personne unique qu’il est, et l’encourager à s’améliorer.

Il est vrai qu’il est facile de s’identifier à l’enfant qui nous ressemble ainsi que de comprendre et de se sentir proche des enfants avec lesquels on a des affinités.  Cependant une occasion propice, une merveilleuse opportunité nous est donnée d’apprendre une autre façon d’être par cet enfant qui ne nous ressemble pas.  Allons-nous la saisir ou allons-nous faire comme de nombreux papas, qui ont, consciemment ou non, rejeté un fils qui n’a pas comme eux un cœur de chasseur, qui est répugné à l’idée de tuer un animal; ou au contraire, qui préfère les activités physiques ou manuelles plutôt  que de suivre son père dans le cadre de fonctions intellectuelles.  J’ai avancé des exemples de pères mais les mères peuvent également avoir des attentes néfastes, surtout envers leurs filles qui ont personnalités qui diffèrent des leurs.

Il y a plusieurs exemples bibliques de favoritisme.  Je pense à Jacob, l’enfant chéri de sa mère et son frère Ésaü le chouchou de son père.  Résultat : manigances, mensonges, tricherie, et pour finir, une famille brisée, déchirée.  Et que dire de Joseph, le fils préféré de Jacob, mais détesté de ses onze frères dont certains le détestaient au point de le tuer mais qui finalement,  se sont laissé convaincre de le vendre plutôt que de commettre un meurtre.  


Nous lisons dans la Bible que notre Père Céleste ne fait aucun favoritisme au niveau des individus.  Il ne fait pas «de différence entre les gens»2  et à ses yeux, nous avons tous la même valeur.  Il ne fait aucune distinction entre homme et femme, personne libre ou esclave, pauvre ou riche.  Il y a malheureusement des gens qui clament haut et fort que Dieu est injuste.  Ceux qui crient à l’injustice de Dieu n’ont pas compris que ce qui semble arbitraire à leurs yeux n’est que la conséquence du péché…  Car malheureusement, ces gens, n’ont pas une vue d’ensemble de la situation au niveau spirituel qui impose telle ou telle autre décret et effet.  Mais la Bible nous affirme que Dieu est amour3 et Dieu est juste4.  Elle nous encourage à ressembler au Seigneur, de rechercher et mettre en pratique ces mêmes attributs.  Cela nous est possible si l’Esprit de Dieu habite en nous.  Il est possible d’enrayer, voire même anéantir le favoritisme de nos vies.  Quel soulagement et quelle consolation d’avoir une telle certitude!

 

Grand-maman Priscille

© https://joiesdegrand-maman.blogspot.ca/

 

1. 30 CARACTÉRISTIQUES DU MANIPULATEUR DÉCRYPTÉS https://cvpcontrelaviolencepsychologique.com/2016/02/24/30-caracteristiques-du-manipulateur-decryptees/

2. Galates 2:6 PDV  Dieu ne fait pas de différence entre les gens. 

ET  Galates 2:6  NEG1979  Dieu ne fait point de favoritisme.    

ET  Actes des Apôtres 10:34-35  Dieu ne fait point d’acception de personnes.

3. 1 Jean 4:8b  …Dieu est amour.

4. Psaume 140:13 Je sais que l'Éternel fait droit au misérable, justice aux indigents.

ET  Ésaîe 30:18b …Car l'Éternel est un Dieu juste: Heureux tous ceux qui espèrent en lui!

ET  Deutéronome 32 :4 PDV   Le SEIGNEUR est un solide rocher. Toutes ses actions sont parfaites, toutes ses décisions sont justes. Notre Dieu est fidèle, il ne fait jamais le mal, il est toujours juste et droit.