samedi 29 février 2020

Parents = Enseignants



Nous, parents, avons l’extraordinaire fonction d’être les premiers éducateurs de nos enfants!  
C’est de nous qu’ils apprennent le langage et prennent nos intonations, nos accents et même notre timbre de voix.  J’avais un cousin qui parlait d’une voix très forte, et son fils unique a grandi avec cette même caractéristique!  Un de mes voisins articulait tellement rapidement qu’il était difficile de saisir ce qu’il disait.  Il fallait suivre attentivement la conversation afin de bien le comprendre, et aujourd’hui, son ainé est sa copie conforme!   Les enfants d’une amie immigrante, dont le fort accent était évident, ont acquis en partie ce même trait distinctif!

Quel privilège de pouvoir éduquer ceux qui nous ont été confiés!  Malheureusement j’ai vu parmi mes connaissances, des mamans qui ne parlaient presque pas à leurs bébés et à leurs jeunes enfants au cours de la journée.   Elles ne leur communiquaient que les consignes importantes et rien de plus.  Immanquablement, ces enfants apprenaient à parler plus tard que d’autres de leur âge, qui eux étaient exposés à de multiples conversations à leur niveau de compréhension.   

Quand les enfants sont tout-petits (disons, avant 2 ans), ils ne sont pas capables de comprendre tous les « pourquoi » mais ils peuvent et doivent apprendre qu’il faut obéir à Maman et Papa.   Dès l’âge de deux ans, j’expliquais des choses simples à mes enfants afin qu’ils comprennent les raisons derrière mes consignes.  « Tu donnes la main à Maman dans la rue sinon tu peux tomber. »  «  Tu ne touches pas au four car il est chaud et ça fait bobo. »

Lorsque ma fille ainée avait percé ses dents vers 5 mois, elle m’avait assené quelques bonnes petites morsures en tétant.  Elle a vite compris que ce n’était pas acceptable!

Cette même fille, maintenant maman à son tour, est d’avis (comme moi) que même un bébé naissant peut saisir le sens de ce qu’on lui dit, en répétant des mots de la même façon et lors de mêmes événements.  Une maman qu’elle connait lui racontait que son bébé de 2 mois s’étouffait en tétant dû au flux du lait maternel trop rapide pour lui – car elle regorgeait de lait – ce qui avait pour conséquence que bébé se frustrait puis refusait de téter.  Le conseil de ma fille fut d’extraire un peu de lait manuellement juste avant la tétée tout en répétant au poupon ce qu’elle faisait en l’assurant qu’il allait boire après.  Sa suggestion m’a fascinée et je suis d’accord avec elle – d’ailleurs, mon ainé a allaité sept enfants, certains jusqu’à l’âge de 3-4 ans alors, elle a beaucoup plus d’expérience que moi!


Nous devons enseigner premièrement par notre exemple.

Nous lisons dans la Bible que le Seigneur nous dit : ce que « …je vous communique, mettez-les en vous dans votre cœur …  Vous les enseignerez à vos enfants.  Vous leur parlerez quand vous serez chez vous, quand vous marcherez sur la route, quand vous vous coucherez et quand vous vous lèverez. » 1   

De plus, il est bon d’expliquer – selon leur niveau de compréhension – le « pourquoi » des consignes.  Mon père n’expliquait jamais pourquoi il donnait un ordre – ou, plutôt, son explication était « Parce que je l’ai dit (ou, « parce que je suis ton père ») ».  Cela ne faisait qu’augmenter ma frustration.  Dieu nous a créés avec des cerveaux – la faculté de penser, de réfléchir, de décider – et les enfants ne sont pas des automates.  Nous, les parents, avons pour mission de montrer à nos jeunes comment se servir de ce cerveau par la réflexion, le raisonnement, les déductions… qui mènent à la prise de décisions.

Je me souviens d’un épisode où ma fille de 9 ans s’était fait piquer par une guêpe.  Elle était très allergique aux piqures de ces insectes et enflait considérablement, mais dès qu’elle m’a annoncé qu’elle éprouvait du mal à respirer, je l’ai emmenée  d’urgence à la clinique.  Il s’avère qu’elle avait encore plus peur des injections, alors quand le médecin de garde à voulu lui en administrer une elle s’est mise à crier de terreur.  Voyant qu’il n’en venait pas à bout, je suis intervenue en expliquant calmement à ma fille qu’il le fallait sinon elle pouvait en mourir.  Puisque nous l’avions enseigné au sujet de la mort, elle s’est calmée, a compris et s’est soumise au traitement.  Le médecin cependant, était offusqué au plus haut point, me disant qu’on ne parle pas de cette façon à un enfant.  Il avait peut-être raison, mais je connaissais ma fille et je savais qu’elle comprendrait, et cela grâce aux nombreux enseignements que nous lui avions prodigués.


Nous vivons en société, ayant pour noyau la famille proche, la famille éloignée, les amis, puis les autres.  Il nous faut donc apprendre aux enfants à vivre en communauté dans le respect d’autrui et la bonne entente.
Jésus nous a donné la règle d’or : faire pour les autres tout ce qu’on veut qu’ils fassent pour nous 2 OU : ne pas faire aux autres ce qu’on ne veut pas qu’ils nous fassent.

Dès leur jeune âge, on peut leur donner des modèles – jouer des rôles – faire des démonstrations.  Voici quelques exemples : 

Il ne faut pas mordre – Un enfant sur la défensive a souvent le réflexe primal de mordre.  Cependant, se faire mordre est, pour le moins, surprenant, insultant, et surtout douloureux.  Selon mon expérience, l’enfant qui mord ne comprend pas à quel point cela fait mal; et lui, en mordant, aura assouvi son sentiment de frustration et sa colère.  Il ne comprendra pas tant qu’il ne se fera pas mordre à son tour.  Et si il s’avérait qu’il se morde lui-même, il faut en profiter pour lui expliquer que c’est ce qu’il fait subir aux autres et que ce n’est pas acceptable.

Il ne faut pas aller dans la rue – Lorsque son frère est né, mon ainée avait 22 mois donc, ils n’ont pas tout à fait 2 ans d’écart d’âge.  Quand il était enfin assez grand pour marcher, elle aimait lui montrer toutes sortes de choses.  J’ai une diapo d’une occasion où elle (quand elle avait environ 4 ans) le tient par la main, lui faisant faire le tour du terrain qui en avant, était bordé d’un profond fossé à côté d’une route très passante.  Ayant elle-même bien compris, elle lui expliquait très sérieusement qu’il ne faut jamais aller là… et il n’y est jamais allé!

Deux personnes ne peuvent pas parler simultanément – J’ai lu l’exemple d’une famille où les parents ont aidé leurs enfants à comprendre cette consigne en parlant à leur fille, mais tous les deux en même temps, et en élevant la voix.  Celle-ci était abasourdie par le fait qu’elle ne comprenait rien de ce qu’ils lui disaient!  Cette petite démonstration a eu pour résultat que la fillette a compris qu’il ne faut pas s’exprimer en même temps qu’une autre personne et elle a changé d’attitude.

Ce n’est pas poli d’interrompre – Une maman que je connaissais du temps où je travaillais dans une garderie d’enfants a enseigné à ses petits de ne pas l’interrompre (exemple : « Maman, Maman, Maman! MAMAN! »)  alors qu’elle conversait avec quelqu’un.  Elle leur avait enseigné qu’ils devaient indiquer qu’ils voulaient son attention en posant la main sur son bras ou sur sa jambe.  Évidemment, elle devait être disposée à leur répondre dans un temps raisonnable de disons, quelques minutes, car de les ignorer lorsqu’ils agissent bien est un bien pire enseignement!

 La discipline est nécessaire mais elle ne devrait jamais être appliquée avant d’être sûr d’avoir bien enseigné l’enfant sur le sujet.


J’ai trouvé un article sur le Net qui exprime presque parfaitement ce que je crois à ce sujet :
Les 5 « C » d’une bonne discipline 3

Pour être respectée, une règle doit être :
·       Claire : Les règles et les conséquences doivent être claires et connues. Employez des mots que votre enfant comprend.

·      Concrète : Formulez les règles en indiquant le comportement attendu, et non (pas seulement 4 ) celui que vous ne voulez pas que votre enfant adopte.

·     Constante : Les mêmes règles doivent toujours être appliquées, peu importe l’adulte présent (papa, maman, grands-parents, gardien, etc.). Lorsque vous avez établi une conséquence, ne changez pas d’idée et appliquez-la, sinon votre enfant ne vous croira plus et essayera de contester et manipuler4.

·       Cohérente : Avant d’établir une règle, assurez-vous que vous serez en mesure de l’appliquer. Comme vous êtes un modèle important pour votre enfant, respectez, vous aussi, les règles qu’il doit suivre.


·       Conséquente : Idéalement, les règles doivent, lorsqu’elles ne sont pas respectées, avoir une conséquence qui a un lien direct avec le comportement de votre enfant. Ainsi, il peut comprendre son erreur, se corriger et apprendre de nouveaux comportements.



Cela dit, mis à part les consignes et les règlements, il y a tant de belles choses qu’il nous est possible de leur apprendre!  La nature est remplie de sujets intéressants pouvant émerveiller les jeunes esprits selon leur niveau d’âge.   Un coucher de soleil, une coccinelle, une fleur, un papillon…  les fossiles, les espèces d’arbres, de plantes, d’insectes, de poissons…  sans oublier l’artisanat, le bricolage et j’en passe!  J’ai un jour entendu ma meilleure amie (enseignante de profession) qui expliquait les fractions tout en cuisinant avec sa fillette!


Une de mes petites-filles récitait par cœur le Psaume 23 (version Français Fondamental) dès l’âge de 2 ans et demi!  Son Papa le lui lisait tous les soirs et en un rien de temps, elle l’avait assimilé!  Les enfants aiment naturellement les chansons et les apprennent même dans d’autres langues quand ils y sont exposés!




Nous sommes leurs parents mais aussi leurs premiers enseignants.  Ne négligeons pas de démontrer et de communiquer à nos enfants, notre expérience imprégnée de nos connaissances, ainsi que la bienséance, le savoir-vivre, la courtoisie – et cela dès leur jeune âge. C’est une excellente façon de leur démontrer qu’ils ont de la valeur à nos yeux.  Ainsi, ils ne pourront faire autrement que de se sentir importants, respectés, appréciés et surtout, aimés.


Grand-maman Priscille

1. Deutéronome  11 : 18-19;  6 : 6-7;   4 : 9
2. Évangile de Matthieu 7 : 12
4. En italiques, c’est mon ajout.