Nous,
parents, avons l’extraordinaire fonction d’être les premiers éducateurs de nos
enfants!
C’est de nous qu’ils apprennent
le langage et prennent nos intonations, nos accents et même notre timbre de
voix. J’avais un cousin qui parlait
d’une voix très forte, et son fils unique a grandi avec cette même caractéristique! Un de mes voisins articulait tellement
rapidement qu’il était difficile de saisir ce qu’il disait. Il fallait suivre attentivement la
conversation afin de bien le comprendre, et aujourd’hui, son ainé est sa copie
conforme! Les enfants d’une amie
immigrante, dont le fort accent était évident, ont acquis en partie ce même
trait distinctif!
Quel
privilège de pouvoir éduquer ceux qui nous ont été confiés! Malheureusement j’ai vu parmi mes
connaissances, des mamans qui ne parlaient presque pas à leurs bébés et à leurs
jeunes enfants au cours de la journée.
Elles ne leur communiquaient que les consignes importantes et rien de
plus. Immanquablement, ces enfants
apprenaient à parler plus tard que d’autres de leur âge, qui eux étaient
exposés à de multiples conversations à leur niveau de compréhension.
Quand les
enfants sont tout-petits (disons, avant 2 ans), ils ne sont pas capables de
comprendre tous les « pourquoi » mais ils peuvent et doivent
apprendre qu’il faut obéir à Maman et Papa.
Dès l’âge de deux ans, j’expliquais des choses simples à mes enfants
afin qu’ils comprennent les raisons derrière mes consignes. « Tu donnes la main à Maman dans la rue
sinon tu peux tomber. » « Tu
ne touches pas au four car il est chaud et ça fait bobo. »
Lorsque ma
fille ainée avait percé ses dents vers 5 mois, elle m’avait assené quelques
bonnes petites morsures en tétant. Elle
a vite compris que ce n’était pas acceptable!
Cette même
fille, maintenant maman à son tour, est d’avis (comme moi) que même un bébé
naissant peut saisir le sens de ce qu’on lui dit, en répétant des mots de la
même façon et lors de mêmes événements. Une
maman qu’elle connait lui racontait que son bébé de 2 mois s’étouffait en
tétant dû au flux du lait maternel trop rapide pour lui – car elle regorgeait
de lait – ce qui avait pour conséquence que bébé se frustrait puis refusait de
téter. Le conseil de ma fille fut
d’extraire un peu de lait manuellement juste avant la tétée tout en répétant au
poupon ce qu’elle faisait en l’assurant qu’il allait boire après. Sa suggestion m’a fascinée et je suis
d’accord avec elle – d’ailleurs, mon ainé a allaité sept enfants, certains
jusqu’à l’âge de 3-4 ans alors, elle a beaucoup plus d’expérience que moi!
Nous
devons enseigner premièrement par notre exemple.
Nous
lisons dans la Bible que le Seigneur nous dit : ce que « …je vous communique, mettez-les en vous dans votre cœur … Vous les enseignerez à vos enfants. Vous leur parlerez quand vous serez chez
vous, quand vous marcherez sur la route, quand vous vous coucherez et quand
vous vous lèverez. » 1
De plus, il
est bon d’expliquer – selon leur niveau de compréhension – le
« pourquoi » des consignes. Mon
père n’expliquait jamais pourquoi il donnait un ordre – ou, plutôt, son
explication était « Parce que je l’ai dit (ou, « parce que je suis
ton père ») ». Cela ne faisait
qu’augmenter ma frustration. Dieu nous a
créés avec des cerveaux – la faculté de penser, de réfléchir, de décider – et les
enfants ne sont pas des automates. Nous,
les parents, avons pour mission de montrer à nos jeunes comment se servir de ce
cerveau par la réflexion, le raisonnement, les déductions… qui mènent à la
prise de décisions.
Je me
souviens d’un épisode où ma fille de 9 ans s’était fait piquer par une
guêpe. Elle était très allergique aux
piqures de ces insectes et enflait considérablement, mais dès qu’elle m’a
annoncé qu’elle éprouvait du mal à respirer, je l’ai emmenée d’urgence à la clinique. Il s’avère qu’elle avait encore plus peur des
injections, alors quand le médecin de garde à voulu lui en administrer une elle
s’est mise à crier de terreur. Voyant
qu’il n’en venait pas à bout, je suis intervenue en expliquant calmement à ma
fille qu’il le fallait sinon elle pouvait en mourir. Puisque nous l’avions enseigné au sujet de la
mort, elle s’est calmée, a compris et s’est soumise au traitement. Le médecin cependant, était offusqué au plus
haut point, me disant qu’on ne parle pas de cette façon à un enfant. Il avait peut-être raison, mais je
connaissais ma fille et je savais qu’elle comprendrait, et cela grâce aux
nombreux enseignements que nous lui avions prodigués.
Nous
vivons en société, ayant pour noyau la famille proche, la famille éloignée, les
amis, puis les autres. Il nous faut donc
apprendre aux enfants à vivre en communauté dans le respect d’autrui et la
bonne entente.
Jésus nous
a donné la règle d’or : faire pour
les autres tout ce qu’on veut qu’ils fassent pour nous 2 OU :
ne pas faire aux autres ce qu’on ne veut pas qu’ils nous fassent.
Dès leur
jeune âge, on peut leur donner des modèles – jouer des rôles – faire des
démonstrations. Voici quelques
exemples :
Il ne faut
pas mordre – Un enfant sur la défensive a souvent
le réflexe primal de mordre. Cependant,
se faire mordre est, pour le moins, surprenant, insultant, et surtout
douloureux. Selon mon expérience,
l’enfant qui mord ne comprend pas à quel point cela fait mal; et lui, en mordant,
aura assouvi son sentiment de frustration et sa colère. Il ne comprendra pas tant qu’il ne se fera
pas mordre à son tour. Et si il
s’avérait qu’il se morde lui-même, il faut en profiter pour lui expliquer que
c’est ce qu’il fait subir aux autres et que ce n’est pas acceptable.
Il ne faut
pas aller dans la rue – Lorsque son frère est
né, mon ainée avait 22 mois donc, ils n’ont pas tout à fait 2 ans d’écart
d’âge. Quand il était enfin assez grand
pour marcher, elle aimait lui montrer toutes sortes de choses. J’ai une diapo d’une occasion où elle (quand
elle avait environ 4 ans) le tient par la main, lui faisant faire le tour du
terrain qui en avant, était bordé d’un profond fossé à côté d’une route très
passante. Ayant elle-même bien compris,
elle lui expliquait très sérieusement qu’il ne faut jamais aller là… et il n’y
est jamais allé!
Deux
personnes ne peuvent pas parler simultanément – J’ai
lu l’exemple d’une famille où les parents ont aidé leurs enfants à comprendre
cette consigne en parlant à leur fille, mais tous les deux en même temps, et en
élevant la voix. Celle-ci était
abasourdie par le fait qu’elle ne comprenait rien de ce qu’ils lui disaient! Cette petite démonstration a eu pour résultat
que la fillette a compris qu’il ne faut pas s’exprimer en même temps qu’une
autre personne et elle a changé d’attitude.
Ce n’est pas poli d’interrompre –
Une maman que je connaissais du temps où je travaillais dans une garderie
d’enfants a enseigné à ses petits de ne pas l’interrompre (exemple :
« Maman, Maman, Maman! MAMAN! »)
alors qu’elle conversait avec quelqu’un.
Elle leur avait enseigné qu’ils devaient indiquer qu’ils voulaient son
attention en posant la main sur son bras ou sur sa jambe. Évidemment, elle devait être disposée à leur répondre
dans un temps raisonnable de disons, quelques minutes, car de les ignorer
lorsqu’ils agissent bien est un bien pire enseignement!
La
discipline est nécessaire mais elle ne devrait jamais être appliquée avant
d’être sûr d’avoir bien enseigné l’enfant sur le sujet.
J’ai trouvé un article sur le Net qui
exprime presque parfaitement ce que je crois à ce sujet :
Les 5 « C » d’une bonne discipline 3
Pour être respectée, une règle doit être :
· Claire :
Les règles et les conséquences doivent être claires et connues. Employez des
mots que votre enfant comprend.
· Concrète :
Formulez les règles en indiquant le comportement attendu, et non (pas seulement 4 ) celui que vous ne voulez pas que votre enfant
adopte.
· Constante :
Les mêmes règles doivent toujours être appliquées, peu importe l’adulte présent
(papa, maman, grands-parents, gardien, etc.). Lorsque vous avez établi une
conséquence, ne changez pas d’idée et appliquez-la, sinon votre enfant ne vous
croira plus et essayera de contester et
manipuler4.
· Cohérente :
Avant d’établir une règle, assurez-vous que vous serez en mesure de
l’appliquer. Comme vous êtes un modèle important pour votre enfant, respectez,
vous aussi, les règles qu’il doit suivre.
· Conséquente : Idéalement, les règles doivent,
lorsqu’elles ne sont pas respectées, avoir une conséquence qui a un lien direct
avec le comportement de votre enfant. Ainsi, il peut comprendre son erreur, se
corriger et apprendre de nouveaux comportements.
Cela dit,
mis à part les consignes et les règlements, il y a tant de belles choses qu’il
nous est possible de leur apprendre! La
nature est remplie de sujets intéressants pouvant émerveiller les jeunes
esprits selon leur niveau d’âge. Un
coucher de soleil, une coccinelle, une fleur, un papillon… les fossiles, les espèces d’arbres, de plantes,
d’insectes, de poissons… sans oublier
l’artisanat, le bricolage et j’en passe!
J’ai un jour entendu ma meilleure amie (enseignante de profession) qui
expliquait les fractions tout en cuisinant avec sa fillette!
Une de mes
petites-filles récitait par cœur le Psaume 23 (version Français Fondamental)
dès l’âge de 2 ans et demi! Son Papa le lui
lisait tous les soirs et en un rien de temps, elle l’avait assimilé! Les enfants aiment naturellement les chansons
et les apprennent même dans d’autres langues quand ils y sont exposés!
Nous
sommes leurs parents mais aussi leurs premiers enseignants. Ne négligeons pas de démontrer
et de communiquer à nos enfants, notre expérience imprégnée de nos connaissances, ainsi
que la bienséance, le savoir-vivre, la courtoisie – et cela dès leur jeune âge. C’est une excellente façon de leur démontrer
qu’ils ont de la valeur à nos yeux.
Ainsi, ils ne pourront faire autrement que de se sentir importants,
respectés, appréciés et surtout, aimés.
Grand-maman
Priscille
1. Deutéronome 11 : 18-19; 6 : 6-7; 4 : 9
2. Évangile de Matthieu 7 : 12
4. En italiques, c’est mon ajout.