vendredi 27 mars 2020

Poisson d’Avril ou Poison d’Avril



Il y a des gens qui ne vivent que pour jouer des tours aux autres. 
D’autres, n’y voient aucun intérêt et ne tolèrent pas qu’on leur en joue.


J’ai cherché la définition de «jouer un tour» et voici ce que j’ai trouvé :

LAROUSSE : Action pleine d'habileté, plaisante ou perfide, destinée à attraper, à mystifier ou à tromper quelqu'un : Jouer un tour à l'adversaire.

REVERSO : Duper, tromper, se payer la tête de quelqu’un

SENSAGENT : Abuser par une tromperie ; tromper qqn pour obtenir ce que l'on souhaite ou pour se moquer de lui

Jouer des tours inoffensifs tel que coller un papier au dos d’une personne sur lequel est écrit « fais-moi un sourire (ou une grimace!), ou bien, « dis-moi quelque chose de gentil », ne font aucun mal et peuvent être comiques pour tous concernés.

Là où c’est triste et où je ne suis plus d’accord, c’est lorsqu’on se sent obligé de mentir ou à ridiculiser des autres afin de réussir à faire des plaisanteries.

J’ai vu une petite vidéo tournée à l’occasion de la journée du Poisson d’Avril, dans lequel une maman a carrément menti à ses trois enfants – de jeunes enfants d’environ 3 ou 4 ans.  Elle leur a raconté qu’il ne restait plus de lait pour leurs céréales et qu’ils devaient les manger avec un condiment fait à base de tomates.

Un de ses enfants n’était pas offusqué car il aimait bien ce condiment qu’elle leur offrait, mais les 2 autres étaient contrariés de ne pas avoir de lait.  Cela a duré plusieurs longues minutes où la maman se cachait pour rigoler.  Et quand elle leur a enfin admis qu’en réalité, qu’il y avait du lait mais qu’elle l’avait caché, ils étaient vexés et indignés contre leur maman.

Elle ne le sait peut-être pas, mais par cet acte qui à se yeux, paraissait inoffensif et amusant, elle vient de faire une fissure dans le lien de confiance qu’ils avaient en leur mère.  À cet âge particulièrement, ils prennent tout au pied de la lettre étant crédules, candides, nullement soupçonneux des supercheries; ils ne comprennent pas les sarcasmes, les dérisions, l’ironie, les moqueries.  Les psychologues disent que, sauf exception, un enfant commence à comprendre l’ironie et les sarcasmes seulement en début d’adolescence…

« Essayez de faire un jeu de mots ou de lancer un sarcasme à un tout-petit, en retour, vous risquez fort de ne récolter qu’un regard vide. »1  

« Déjà, tout petit, l'enfant fait preuve d'humour. ... C’est ce qui le mènera plus tard, soit vers 10 à 12 ans, à utiliser des formes plus diversifiées d'humour, telles que l'ironie et le sarcasme. » 2

Vous trouvez peut-être ma réaction exagérée.  Considérez cependant les répercussions d’un tel agissement. Dans le cas présent, dorénavant ces enfants vont douter de la parole de leur mère.  Cette maman devra œuvrer pour reconstruire la confiance perdue – si toutefois c’est réalisable.  Et encore, en voyant cette vidéo, je ne pouvais pas m’empêcher de ressentir que d’une certaine manière, elle se moquait de ses enfants…  l’ont-ils ressenti eux aussi?

Finalement, elle vient d’effectuer un enseignement accidentel – elle vient de leur apprendre à mentir pour ensuite dire : « c’était une blague! ».  Avez-vous déjà eu affaire à un enfant (ou même un adulte) qui a constamment  recours à ce genre de comportement?  Je peux vous assurer que c’est très désagréable et fatiguant de toujours avoir à réajuster sa pensée vers ce qui s’avère finalement être la vérité.

Même, si les enfants de cette femme avaient été plus vieux, en âge de comprendre la dérision, je ne crois pas que ce soit acceptable de la part d’un parent d’être un modèle de duplicité.   C’est un moyen d’empoisonner les esprits fragiles des enfants.  Oh! combien ils sont déjà sollicités par la télé et autres médias, sans compter les railleries et l’intimidation subis à l’extérieur du foyer – est-il nécessaire qu’ils en éprouvent chez eux, là où ils devraient se sentir en sécurité?

Duper intentionnellement autrui pour ensuite s’écrier joyeusement : «C’était pour rire!» me fait demander «C’était pour faire rire qui?»…. «Qui a trouvé ça hilarant?». Il me semble que dans la plupart des cas, le seul qui rigole, c’est l’instigateur de la blague.  Ce genre de  personne n’a pas beaucoup de sentiments de considération pour les autres.  Elle recherche seulement à bénéficier son propre plaisir et à satisfaire son mérite personnelle au détriment des sentiments des autres.

Similairement, je suis méfiante de celles qui organisent des fêtes surprises en se sentant obligées de prétendre à une fausseté.  Une de mes amies avait été invitée pour fêter une autre personne.  Elle lui avait acheté un cadeau sans se douter que la fête avait en réalité été organisée en son honneur.  Elle en avait été flattée mais ressentait quand-même une pointe de déception.  

Vaut-il la peine de mentir et de brimer tant soit peu la confiance d’autrui?  Peut-on vraiment croire que  « la fin justifie les moyens »? 3  D’ailleurs, ce concept n’est pas de source biblique.

La Bible parle de ce genre d’agissement.  On lit dans Proverbe 26 :19 FC  «Un fou qui lance autour de lui des tisons, des flèches, des projectiles meurtriers, tel est celui qui trompe autrui et lui dit ensuite : ‘C'était pour rire ‘

«Ne mentez pas les uns aux autres… » 4 

« Que ton oui soit oui et que ton non soit non. »5

Dans l’épître aux Éphésiens 5 : 4, version Louis Segond, nous lisons : « Qu'on n'entende ni paroles déshonnêtes, ni propos insensés, ni plaisanteries, choses qui sont contraires à la bienséance; » Et la version SEMEUR versets 3 et 4  : « …ce ne sont pas des sujets de conversation qui conviennent aux membres du peuple saint, pas plus que les propos grossiers ou stupides, et les plaisanteries équivoques. »

Cependant, l’Ecclésiaste nous dit clairement qu’il y a «…un temps pour rire »6 et si vous me connaissez, vous savez à quel point j’aime rire et m’amuser!

Et oui, tout n'est pas permis quand on veut se moquer de son entourage. Alors pour ne pas commettre d'impair, il vaut mieux indiquer à ses enfants trois règles à suivre : d'abord, on ne fait pas des blagues dangereuses. Ensuite, on reste gentil  - le but est de faire rire, et non de pleurer - Enfin, on est bon joueur, et on ne fait pas la tête quand on se fait piéger à son tour. 7 

En furetant sur Internet, j’ai trouvé des : Suggestions de blagues à faire à vos enfants pour le Poisson d'Avril8:

Une moustache au réveil : Un classique qui fait rigoler les enfants à tout coup: se réveiller avec une moustache! Mieux s'ils sont plusieurs, se rendre compte au petit matin qu'ils en ont tous une, c'est le bonheur! Vous n'avez qu'à prendre un crayon feutre pour enfant lavable (Crayola) et les transformer en petits monsieurs juste avant d'aller vous-même vous coucher.

Les céréales congelées : La veille, préparez un bol de céréales avec du lait et la cuillère dedans et mettez-le au congélateur. Au déjeuner, vous servirez un bol de céréales congelées à votre enfant! Ça lui prendra un petit temps avant de comprendre pourquoi sa cuillère est collée dans son bol...

Un bon verre de Jello : Préparez une boîte de Jello, idéalement de couleur rouge ou mauve et versez le mélange dans un verre. Ajoutez une paille dedans et laissez figer le tout au frigo. Lorsque votre enfant voudra prendre une gorgée à l'aide de la paille, rien ne se passera! Il sera assurément bien surpris! Vous n'aurez qu'à lui donner le jello au dessert par la suite.

De l'eau bleue dans le robinet : Un petit truc un peu inattendu! Imbibez un coton-tige avec du colorant bleu et frottez bien le bout de votre robinet. Lorsque votre enfant viendra se laver les mains par exemple, les 2-3 premières secondes, ce sera de l'eau bleue qui coulera du robinet. Il voudra sûrement appeler un plombier!

Un ver dans ma pomme : À l'heure de la collation, faites un trou dans la pomme de votre enfant et insérez-y un ver de terre en gélatine. Une petite blague qui fait sourire.

Et encore d’autres9 :

Un réveil mélangeant : Alors que vos enfants dorment profondément, changez-les de lit!  Leur dire à leur réveil que c’est une blague de poisson d’avril!

Motus et bas cousu : «J’pas capable de mettre mes bas!» Si vous êtes prêt.e.s à entendre votre progéniture vous crier cette phrase, cette blague est pour vous! Il suffit d’ajouter une couture à quelques centimètres de l’ouverture des bas et le tour est joué

Un tapis qui fait «pop» : J’ai été victime de ce tour alors que j’étais au Cégep… Donc, pour le tour, il suffit de glisser du papier à bulles sous le tapis de votre choix dans la maisonnée! Personnellement, j’opterais pour la carpette près du lit!

En rafales, quelques idées supplémentaires Simples & Efficaces :

Coller des yeux en plastique sur tous les éléments qui se trouvent dans votre frigo;
Ajouter quelques gouttes de colorant alimentaire vert dans le lait et les convaincre qu’il est bon quand même en y goûtant sans hésiter;
Remplir un placard de ballons gonflés;
Découper la forme d’un insecte dans un carton noir et placer l’insecte sous l’abat-jour d’une lampe allumée.

En plus10 :

Mettez un petit morceau de pellicule plastique sous le couvercle de la bouteille de shampoing. Quand vos enfants essaieront d’en verser dans leurs mains, rien ne sortira. C’est très amusant de les regarder secouer et agiter la bouteille pleine !

Mettez vos vêtements à l’envers et agissez de façon tout à fait normale. Vous pourriez même insister pour que vos enfants mettent leurs vêtements « correctement ».

Et enfin pour les plus âgés11 :

Remplacer les vêtements dans son tiroir par les vôtres.

Texte-moi… vraiment!  Si votre enfant a son propre appareil mobile et que vous connaissez son code, changez l’information de son contact préféré en changeant son numéro de téléphone pour le vôtre.  Donc, quand votre enfant contactera son ami, c’est vous qui serez à l’autre bout.  Vous pourrez alors l’avertir qu’il devait étudier ou autre chose.  Votre enfant sera certainement confus.  Ne faites ceci que si vous osez!

Une photo vaut mille «Poisson d’Avril» !  Changez la photo sur le bureau de l’ordinateur, le cellulaire, IPad, ou autre appareil appartenant à votre ado, pour une photo embarrassante.  Une photo de vous et votre époux en train de vous embrasser; votre ado quand il était bébé; votre ado endormi la bouche ouverte; vous avez compris!

Puis dernièrement12 :

Faire de petits gâteaux.  Dans les papiers à muffins, faire cuire du pain de viande puis glacer avec de la purée de pommes de terre.

Le soir du 1er avril, vous leur jouez le dernier tour : Enlevez leur oreiller de leur  taie d’oreiller et remplissez la taie de ballons gonflés.

Prendre le haut du drap droit et bien l’étendre sous l’oreiller.   

Prendre l’autre bout de ce drap au pied du lit et le replier sur l’oreiller.  Remettre les couvertures en place pardessus le drap et l’oreiller.  Quand l’enfant essayera de se coucher, ses pieds seront pris dans le pli du drap et il ne pourra pas s’allonger.  


Parents, gardons-nous de proférer des non-vérités  et même des demi-vérités à qui que ce soit et surtout, jamais aux enfants.  Évitons la duplicité, la fausseté, la fourberie – ce poison qui éloigne, qui détruit le sentiment de confiance, qui divise et brise les relations.   Évitons également toute plaisanterie qui tend à rabaisser ou humilier les autres.

Il y a moyen de jouer des tours et faire des blagues sans avoir recours aux paroles mensongères!  En ce 1er avril, jour du Poisson d’Avril, recherchons des blagues exemptes de fausseté et de poison!


Grand-maman Priscille



1. https://theconversation.com/comment-le-sens-de-lhumour-vient-aux-enfants-109588

2. Naître et Grandir : Révision scientifique : Diane Dubeau, professeure au Département de psychoéducation et psychologie de l’Université du Québec en Outaouais   https://naitreetgrandir.com/fr/etape/0_12_mois/jeux/fiche.aspx?doc=bg-naitre-grandir-rire-apprentissage-sens-humour

3. On attribue souvent cette formule à Machiavel : Dans sa philosophie politique, il y a cet aspect d'absence de scrupules.  https://fr.wikipedia.org/wiki/La_fin_justifie_les_moyens

4. Épître aux Colossiens 3 : 8-9

5. Évangile selon Matthieu 5 : 37

6. Ecclésiaste 3 : 1-15 


8. Maman-Bricole https://www.jesuisunemaman.com/article/10-blagues-a-faire-a-vos-enfants-pour-le-poisson-d-avril

9. https://tplmoms.com/2017/03/28/5-poissons-davril-vraiment-droles-faire-ses-enfants/

10. https://www.jeuxetcompagnie.fr/10-farces-a-faire-aux-enfants-le-1er-avril/

11. https://mommypoppins.com/new-york-city-kids/holidays/15-super-easy-april-fools-day-pranks-to-play-on-your-kids

12. https://www.today.com/parents/joke-s-you-kid-11-family-friendly-april-fools-pranks-t83276

samedi 29 février 2020

Parents = Enseignants



Nous, parents, avons l’extraordinaire fonction d’être les premiers éducateurs de nos enfants!  
C’est de nous qu’ils apprennent le langage et prennent nos intonations, nos accents et même notre timbre de voix.  J’avais un cousin qui parlait d’une voix très forte, et son fils unique a grandi avec cette même caractéristique!  Un de mes voisins articulait tellement rapidement qu’il était difficile de saisir ce qu’il disait.  Il fallait suivre attentivement la conversation afin de bien le comprendre, et aujourd’hui, son ainé est sa copie conforme!   Les enfants d’une amie immigrante, dont le fort accent était évident, ont acquis en partie ce même trait distinctif!

Quel privilège de pouvoir éduquer ceux qui nous ont été confiés!  Malheureusement j’ai vu parmi mes connaissances, des mamans qui ne parlaient presque pas à leurs bébés et à leurs jeunes enfants au cours de la journée.   Elles ne leur communiquaient que les consignes importantes et rien de plus.  Immanquablement, ces enfants apprenaient à parler plus tard que d’autres de leur âge, qui eux étaient exposés à de multiples conversations à leur niveau de compréhension.   

Quand les enfants sont tout-petits (disons, avant 2 ans), ils ne sont pas capables de comprendre tous les « pourquoi » mais ils peuvent et doivent apprendre qu’il faut obéir à Maman et Papa.   Dès l’âge de deux ans, j’expliquais des choses simples à mes enfants afin qu’ils comprennent les raisons derrière mes consignes.  « Tu donnes la main à Maman dans la rue sinon tu peux tomber. »  «  Tu ne touches pas au four car il est chaud et ça fait bobo. »

Lorsque ma fille ainée avait percé ses dents vers 5 mois, elle m’avait assené quelques bonnes petites morsures en tétant.  Elle a vite compris que ce n’était pas acceptable!

Cette même fille, maintenant maman à son tour, est d’avis (comme moi) que même un bébé naissant peut saisir le sens de ce qu’on lui dit, en répétant des mots de la même façon et lors de mêmes événements.  Une maman qu’elle connait lui racontait que son bébé de 2 mois s’étouffait en tétant dû au flux du lait maternel trop rapide pour lui – car elle regorgeait de lait – ce qui avait pour conséquence que bébé se frustrait puis refusait de téter.  Le conseil de ma fille fut d’extraire un peu de lait manuellement juste avant la tétée tout en répétant au poupon ce qu’elle faisait en l’assurant qu’il allait boire après.  Sa suggestion m’a fascinée et je suis d’accord avec elle – d’ailleurs, mon ainé a allaité sept enfants, certains jusqu’à l’âge de 3-4 ans alors, elle a beaucoup plus d’expérience que moi!


Nous devons enseigner premièrement par notre exemple.

Nous lisons dans la Bible que le Seigneur nous dit : ce que « …je vous communique, mettez-les en vous dans votre cœur …  Vous les enseignerez à vos enfants.  Vous leur parlerez quand vous serez chez vous, quand vous marcherez sur la route, quand vous vous coucherez et quand vous vous lèverez. » 1   

De plus, il est bon d’expliquer – selon leur niveau de compréhension – le « pourquoi » des consignes.  Mon père n’expliquait jamais pourquoi il donnait un ordre – ou, plutôt, son explication était « Parce que je l’ai dit (ou, « parce que je suis ton père ») ».  Cela ne faisait qu’augmenter ma frustration.  Dieu nous a créés avec des cerveaux – la faculté de penser, de réfléchir, de décider – et les enfants ne sont pas des automates.  Nous, les parents, avons pour mission de montrer à nos jeunes comment se servir de ce cerveau par la réflexion, le raisonnement, les déductions… qui mènent à la prise de décisions.

Je me souviens d’un épisode où ma fille de 9 ans s’était fait piquer par une guêpe.  Elle était très allergique aux piqures de ces insectes et enflait considérablement, mais dès qu’elle m’a annoncé qu’elle éprouvait du mal à respirer, je l’ai emmenée  d’urgence à la clinique.  Il s’avère qu’elle avait encore plus peur des injections, alors quand le médecin de garde à voulu lui en administrer une elle s’est mise à crier de terreur.  Voyant qu’il n’en venait pas à bout, je suis intervenue en expliquant calmement à ma fille qu’il le fallait sinon elle pouvait en mourir.  Puisque nous l’avions enseigné au sujet de la mort, elle s’est calmée, a compris et s’est soumise au traitement.  Le médecin cependant, était offusqué au plus haut point, me disant qu’on ne parle pas de cette façon à un enfant.  Il avait peut-être raison, mais je connaissais ma fille et je savais qu’elle comprendrait, et cela grâce aux nombreux enseignements que nous lui avions prodigués.


Nous vivons en société, ayant pour noyau la famille proche, la famille éloignée, les amis, puis les autres.  Il nous faut donc apprendre aux enfants à vivre en communauté dans le respect d’autrui et la bonne entente.
Jésus nous a donné la règle d’or : faire pour les autres tout ce qu’on veut qu’ils fassent pour nous 2 OU : ne pas faire aux autres ce qu’on ne veut pas qu’ils nous fassent.

Dès leur jeune âge, on peut leur donner des modèles – jouer des rôles – faire des démonstrations.  Voici quelques exemples : 

Il ne faut pas mordre – Un enfant sur la défensive a souvent le réflexe primal de mordre.  Cependant, se faire mordre est, pour le moins, surprenant, insultant, et surtout douloureux.  Selon mon expérience, l’enfant qui mord ne comprend pas à quel point cela fait mal; et lui, en mordant, aura assouvi son sentiment de frustration et sa colère.  Il ne comprendra pas tant qu’il ne se fera pas mordre à son tour.  Et si il s’avérait qu’il se morde lui-même, il faut en profiter pour lui expliquer que c’est ce qu’il fait subir aux autres et que ce n’est pas acceptable.

Il ne faut pas aller dans la rue – Lorsque son frère est né, mon ainée avait 22 mois donc, ils n’ont pas tout à fait 2 ans d’écart d’âge.  Quand il était enfin assez grand pour marcher, elle aimait lui montrer toutes sortes de choses.  J’ai une diapo d’une occasion où elle (quand elle avait environ 4 ans) le tient par la main, lui faisant faire le tour du terrain qui en avant, était bordé d’un profond fossé à côté d’une route très passante.  Ayant elle-même bien compris, elle lui expliquait très sérieusement qu’il ne faut jamais aller là… et il n’y est jamais allé!

Deux personnes ne peuvent pas parler simultanément – J’ai lu l’exemple d’une famille où les parents ont aidé leurs enfants à comprendre cette consigne en parlant à leur fille, mais tous les deux en même temps, et en élevant la voix.  Celle-ci était abasourdie par le fait qu’elle ne comprenait rien de ce qu’ils lui disaient!  Cette petite démonstration a eu pour résultat que la fillette a compris qu’il ne faut pas s’exprimer en même temps qu’une autre personne et elle a changé d’attitude.

Ce n’est pas poli d’interrompre – Une maman que je connaissais du temps où je travaillais dans une garderie d’enfants a enseigné à ses petits de ne pas l’interrompre (exemple : « Maman, Maman, Maman! MAMAN! »)  alors qu’elle conversait avec quelqu’un.  Elle leur avait enseigné qu’ils devaient indiquer qu’ils voulaient son attention en posant la main sur son bras ou sur sa jambe.  Évidemment, elle devait être disposée à leur répondre dans un temps raisonnable de disons, quelques minutes, car de les ignorer lorsqu’ils agissent bien est un bien pire enseignement!

 La discipline est nécessaire mais elle ne devrait jamais être appliquée avant d’être sûr d’avoir bien enseigné l’enfant sur le sujet.


J’ai trouvé un article sur le Net qui exprime presque parfaitement ce que je crois à ce sujet :
Les 5 « C » d’une bonne discipline 3

Pour être respectée, une règle doit être :
·       Claire : Les règles et les conséquences doivent être claires et connues. Employez des mots que votre enfant comprend.

·      Concrète : Formulez les règles en indiquant le comportement attendu, et non (pas seulement 4 ) celui que vous ne voulez pas que votre enfant adopte.

·     Constante : Les mêmes règles doivent toujours être appliquées, peu importe l’adulte présent (papa, maman, grands-parents, gardien, etc.). Lorsque vous avez établi une conséquence, ne changez pas d’idée et appliquez-la, sinon votre enfant ne vous croira plus et essayera de contester et manipuler4.

·       Cohérente : Avant d’établir une règle, assurez-vous que vous serez en mesure de l’appliquer. Comme vous êtes un modèle important pour votre enfant, respectez, vous aussi, les règles qu’il doit suivre.


·       Conséquente : Idéalement, les règles doivent, lorsqu’elles ne sont pas respectées, avoir une conséquence qui a un lien direct avec le comportement de votre enfant. Ainsi, il peut comprendre son erreur, se corriger et apprendre de nouveaux comportements.



Cela dit, mis à part les consignes et les règlements, il y a tant de belles choses qu’il nous est possible de leur apprendre!  La nature est remplie de sujets intéressants pouvant émerveiller les jeunes esprits selon leur niveau d’âge.   Un coucher de soleil, une coccinelle, une fleur, un papillon…  les fossiles, les espèces d’arbres, de plantes, d’insectes, de poissons…  sans oublier l’artisanat, le bricolage et j’en passe!  J’ai un jour entendu ma meilleure amie (enseignante de profession) qui expliquait les fractions tout en cuisinant avec sa fillette!


Une de mes petites-filles récitait par cœur le Psaume 23 (version Français Fondamental) dès l’âge de 2 ans et demi!  Son Papa le lui lisait tous les soirs et en un rien de temps, elle l’avait assimilé!  Les enfants aiment naturellement les chansons et les apprennent même dans d’autres langues quand ils y sont exposés!




Nous sommes leurs parents mais aussi leurs premiers enseignants.  Ne négligeons pas de démontrer et de communiquer à nos enfants, notre expérience imprégnée de nos connaissances, ainsi que la bienséance, le savoir-vivre, la courtoisie – et cela dès leur jeune âge. C’est une excellente façon de leur démontrer qu’ils ont de la valeur à nos yeux.  Ainsi, ils ne pourront faire autrement que de se sentir importants, respectés, appréciés et surtout, aimés.


Grand-maman Priscille

1. Deutéronome  11 : 18-19;  6 : 6-7;   4 : 9
2. Évangile de Matthieu 7 : 12
4. En italiques, c’est mon ajout.