Un jour, mon époux avait
promis d'aller magasiner avec l’ainée et sa cousine car elles avaient toutes
les deux reçu un certificat cadeau de la même boutique, et cela à l’occasion de
leurs anniversaire de naissance.
Donc, je suis restée avec les
gars qui eux, ont décidé qu’ils voulaient aller à la pêche, au bord du ruisseau. Nous avons un petit ruisseau qui traverse
notre terrain, à près de dix minutes de marche de notre maison. La seule difficulté
qui nous incombait était que ça ne pêche pas très bien quand on n’a pas de
canne à pêche... Un sérieux problème mais qui m’a semblé offrir une belle
opportunité pour procéder à une leçon de débrouillardise!
Ayant grandi dans la pauvreté,
ma maman avait appris, et par la suite elle nous a montrés, à trouver le moyen
de palier à ce qui pouvait nous manquer en innovant et en fabriquant nous-même
ce dont nous avions besoin.
En me grattant la tête et en
remuant mes méninges, je me suis dit qu’il était toujours possible de réaliser des
cannes à l’aide de branches… cependant,
je désirais une matière qui soit plus durable, tout en étant flexible.
C’est
alors qu’il m’est venu l’idée de me servir de cintres en métal – qui sont en
voie de disparition à cause de l’invention du plastique! – que je garde
précieusement, précisément pour des raisons et des circonstances telles que celle-ci!
Après avoir bien déplié et redressé
deux de ces cintres à l’aide de pinces, en formant une poignée à un bout et une
boucle à l’autre bout pour y glisser le fil, nous avions les
cannes…
mais il nous fallait trouver du fil de pêche.
Ce fut vite résolu grâce à un heureux et
judicieux don fait tout récemment de la part d’amis qui déménageait et faisaient
du "downsizing" ou "réduction des effectifs". En conséquence, j’avais justement en main un énorme
rouleau de fil pour la pêche et de plus, de gros calibre!
Que manquait-il encore à notre création… voyons, des pesées, des hameçons… hmmmm…
Il me restait de la broche d’un
des cintres qui s’était cassé lors de l’opération de redressage-dépliage. Malheureusement elle n’était pas assez lourde. L’ainé de mes petits-fils a suggéré d’insérer
un caillou dans la broche – bingo!!
Les hameçons posaient un
problème, mais les gars étaient tous deux d’accord lorsque j’ai suggéré d’utiliser
des broches provenant d’une grosse agrafeuse 'industrielle', broches que j’ai pu
replier et façonner en forme d’hameçon, à l’aide de mes fidèles pinces! Ensuite, l’ainé a fixé une plume sur son
hameçon pour en faire une "mouche" alors que le cadet, avec l’aide de
Grand-maman (je lui ai seulement montré où creuser…!), a récolté des vers de
terre qu’il a mis dans un pot.
Et voilà! Nous étions prêts pour notre expédition de
pêche! Le trajet pour se rendre au
ruisseau n’est pas des plus aisés puisque l’herbe a poussé pour atteindre jusqu’à
cinq pieds de hauteur. Il y a également
des branches cassées qui bloquent la voie et dans lesquelles il est facile de s’empêtrer. De plus, il y a des crevasses de boue
glissante et de grosses roches presque invisibles qui risquent de faire
trébucher les pieds instables de Grand-mère!
Mais une fois arrivés – sains
et saufs et sans embuches! – le solide pont construit par Grand-papa nous
attend et nous invite à monter nous y installer!
Monsieur « je-préfère-des-ver-de-terre »
a montré à sa Mamie qu'il savait insérer LUI-MÊME ses appâts sur son hameçon
(au grand soulagement de celle-ci!).
Ce fut une merveilleuse partie
de pêche improvisée! Le seul et unique
petit ennui, c'est qu'il n’y avait aucun
poisson – pas un seul... et malheureusement cela, la Grand-maman n’y
pouvait vraiment rien…! …mais les garçons
se sont quand même beaucoup amusés!!!
Grand-maman
Priscille