Les
bonnes manières en péril ? – ce que la communication moderne
n’encourage pas chez nos jeunes
Depuis que je suis
retraitée, nous avons eu l’occasion et je dirais même, le privilège d’héberger
des jeunes gens – filles et garçons (autres que nos petits-enfants!) – chez
nous pendant des périodes de temps allant d’une semaine à quelques mois.
J’aime beaucoup la
jeunesse d’aujourd’hui et j’apprécie les conversations que j’ai pu avoir avec
plusieurs d’entre eux. Par contre, j’ai
constaté qu’il m’a été beaucoup plus difficile de dialoguer avec les plus
jeunes, de 17 – 19 ans qu’avec les jeunes adultes. De plus, la notion de politesse ne semble
plus présente dans les agissements des plus jeunes.
Je fais peut-être erreur, mais j’ai la nette impression de les moyens de communication
modernes y sont pour beaucoup.
On se texte :
…au coin LOL toé?… (Traduction : Ah salut! {avec un sourire} Je suis au coin de la rue, c’est ici qu’on
devait se rencontrer, non?)
…ok j’arrive… (Traduction : Oups, désolé, j’avais oublié, attends-moi,
j’arrive!)
Voici comment cela
s’est passé avec un de nos « pensionnaires temporaires » :
X
arrive dans la cuisine, occupé à lire
sur son Smartphone
Moi :
Bon matin!
X : …euh…, bonjour…
X insiste pour faire son propre petit déjeuner.
Cela ne me dérange
pas, mais quand je reviens dans la cuisine, tout est resté là : sucrier, boîte
de céréales, ma tasse de café qu’il a sorti du four à micro-ondes… par contre, sa vaisselle sale s’est rendue au
comptoir (…il y a le lave-vaisselle presque vide juste en dessous… mais bon…)
Pour son dîner, je
lui fais deux sandwiches avec crudités et du gâteau, cuit la veille… Il est prêt à partir,
X : Ah ouais… (Traduction possible
: Merci beaucoup Mme. {avec un sourire} Bonne journée!)
Un peu plus tard dans la journée :
Moi :
X, le souper est prêt…
X : Ok. (Traduction possible
: Ah, d’accord, merci, j’arrive.)
Après
la bénédiction, X se lève pour regarder dans le chaudron
Moi :
Est-ce qu’il te manque quelque chose?
X : Ouais, j’ai pas assez de sauce. (Traduction possible
: Est-ce qu’il reste de la sauce, j’en
prendrais un peu plus, si possible…)
Il
se prend plus de sauce et mange sans dire un mot. À la fin, il lui reste beaucoup de la sauce
au fond de son assiette….
Se
lève de table, se prend une tranche de pain.
(Traduction possible : Pourrais-je me prendre une tranche de pain?)
X : Euh… Le beurre…? (Traduction possible
: Auriez-vous du beurre s’il-vous-plait?)
Moi :
Ah, il est dans l’armoire à gauche.
X : Heu. (Traduction possible
: Merci {peut-être avec un sourire…}.)
Il termine son repas,
se lève de table en silence, laissant tout, ainsi que sa chaise telle qu’il l’a
repoussée….
Bon, vous allez me
dire que c’est typique de la part d’un ado.
Je veux bien, quand ce sont mes ados, chez moi – mais j’ose croire que
même mes ados. avaient un peu de classe quand ils allaient ailleurs. Il me
semble que lorsqu’on n’est pas chez soi, on devrait se réserver une petite
gêne, s’efforcer à sortir ses bonnes manières.
Mais, parait-il que maintenant,
on n’a plus besoin de se saluer, de se sourire, plus besoin de s’excuser, de
s’expliquer, de dire « s’il-te-plaît », « merci », « pardonne-moi »
ou « je suis désolé ».
J’attribue une part
de la faute aux téléphones intelligents, aux textos, aux courriels, peut-être même
à FB, modes de communication moderne qui a pour conséquence qu’on ne se voie presque
plus face à face, en personne. Ou, se
pourrait-il que la génération précédente, c’est-à-dire les parents de nos ados,
ait réagi contre les enseignements qu’ils ont reçus étant jeune? Qu’ils en aient eu assez des règles de
bienséance et décidé de faire autrement quand ils auraient des enfants à leur
tour? Que ce soit attribuable à l’effet du
balancier?
Quoi qu’il en soit, vous
aurez beau contester, je crois que les bonnes manières, la politesse, cela a sa
place dans la société.
Et, malgré tout, il n’est
jamais trop tard pour apprendre la politesse!
Alors, de grâce, quand on est face à face, prends le temps de me
regarder dans les yeux, de me sourire, de répondre avec des phrases et non en
monosyllabes. Demande la permission
avant de prendre quelque chose qui n’est pas à toi. Sois reconnaissant avec ta voix : dis
« merci » et « s’il-te-plaît ». Et réponds toujours quand on te parle – c’est
la moindre des choses.
De cette façon, les
autres se sentiront écoutés… peut-être même aimés et appréciés… Ainsi, ils sauront au moins qu’ils existent
pour toi.
Les réparties
gentilles et polies indiquent aux autres qu’on a remarqué leur présence, qu’ils
existent, qu’ils ont de l’importance à nos yeux et que ce qu’ils font pour nous
est apprécié, donc qu’on ne les prend pas pour acquis.
De plus, ô combien il
est important de savoir être reconnaissant envers notre Père Céleste pour ses
bienfaits de tous les jours! Et être
désolé, n’est-ce pas une autre façon de parler de repentance, attitude qui est
nécessaire afin de s’approcher de Dieu? Si on n’apprend pas cela avec ceux que l’on
côtoie, saurait-on le faire avec Dieu qu’on ne voit pas?
Parents et
grands-parents, ne baissons pas les bras et n’arrêtons-pas de montrer les
bonnes manières et le savoir-vivre à nos enfants et petits-enfants. Ne cessons jamais de leur enseigner avec
douceur et en montrant l’exemple, les règles de politesse et de bienséance –
ils en ont besoin plus que jamais!
Grand-maman Priscille