Ah, la voix! Chacun de
nous est né avec sa voix, une voix qui lui est propre. Elle n’est peut-être pas unique – les gens
ont parfois du mal à distinguer entre les voix de mes sœurs et la mienne –
cependant, chacun de nous se sert de sa voix de manière singulière et
personnelle. Elle peut être haute ou
basse, claire ou rauque, nette ou nasillarde, douce ou forte, voilée ou grasse,
chantante ou monotone. On nous reconnaît
souvent par notre voix, sans même nous voir!
Il est souvent possible de percevoir l’état d’âme d’une personne
au timbre de sa voix. J’ai une amie à la
voix normalement très aigüe, mais lorsqu’elle est triste sa voix baisse
d’à-peu-près deux tons! De plus, les diverses
émotions, tels que les sentiments de contentement, de mélancolie, de joie, de
tristesse, de paix, d’appréhension, de
plaisir, de crainte, de colère sont perceptibles dans la voix. Il est quand-même possible de cacher ce que
nous ressentons vraiment afin de laisser croire que tout va bien. À la question : « Comment ça
va? », il m’est arrivé de répondre en riant légèrement afin de camoufler
mes véritables sentiments.
Et très souvent, nous développons deux tons de voix
distinctes : une tonalité pour nos amis et nos invités, et une tonalité
pour notre famille. La voix que nous
prenons pour l’extérieur du cercle familiale est amicale, enjouée, douce,
attentive et gentille. Mais, qu’en
est-il du ton de voix réservée pour notre conjoint et nos enfants? Notre voix change-t-elle de sonorité où baisse-t-elle
de tonalité, devient-elle intense, criarde, forte? Parlons-nous de manière dure, colérique, rude
et sévère, hostile? Sommes-nous sur la
voie d’être constamment de mauvaise humeur, rapides à critiquer et à chercher des
fautifs?
Savons-nous que notre voix peut éloigner, écraser, et
détruire? Une personne dont la voix est
remplie de hargne n’attire pas la sympathie ni l’amitié de ceux qui l’entourent
et piétine les sentiments de ses intimes.
Avons-nous pris la voie de la facilité et du laisser-aller avec ceux qui
nous aiment et nous connaissent le plus?
Il est certainement plus simple d’étaler nonchalamment et négligemment
son état d’âme que de s’efforcer à être doux et attentionné avec ses proches. Pourtant, il nous est tout à fait possible de
faire des efforts dans ce sens en compagnie des étrangers.
De quelle manière agissons-nous avec notre conjoint? Je suis sûre et certaine qu’au début de notre
relation de couple, nos inflexions de voix ne ressemblaient en rien à celles
qui résonnent aujourd’hui. Sommes-nous maintenant constamment impatients,
pleins d’animosité et de colère?
Avons-nous une attitude méprisante, dégradante, infantilisante? Au fait, parlerions-nous sur ces mêmes tons
de voix avec notre ami, notre voisin ou notre collègue de travail?
Quelle est notre voix « familiale »? Pour le découvrir, il nous suffit d’écouter
parler nos enfants, et nous entendrons notre propre voix. Les enfants apprennent par l’exemple. Quel modèle voient-ils en nous? Voient-ils une personne changeante,
différente avec autrui? Perçoivent-ils
qu’il faut être tendre, gentil, plaisant et doux seulement avec les étrangers? Grandissent-ils dans une atmosphère empreinte
d’hypocrisie? Personne n’aime ce qui
sonne faux. Et les enfants sont très
perspicaces et voient clair dans nos réactions et nos agissements pour
discerner entre la vérité et l’erreur.
Est-il surprenant que tant de jeunes délaissent la foi de leurs
parents?
La voix est un merveilleux don de Dieu, mais malheureusement,
nous l’utilisons souvent mal. Apprenons
à nous écouter nous-mêmes, à entendre ce que les autres personnes
entendent. Ne soyons pas comme le
moqueur-chat. « Que votre (notre)
douceur soit connue de tous… » (Épître aux Philippiens 4 : 8) et non
pas seulement des gens à l’extérieur du foyer.
Changeons de voie en ce qui concerne notre façon de nous servir de notre
voix!
Grand-maman Priscille